Les ministres britanniques s’apprêtent à augmenter jusqu’à 25 % le montant que le National Health Service verse aux entreprises pharmaceutiques pour les médicaments, après des semaines d’intenses discussions avec l’administration Trump et les fabricants de médicaments.
Cette mesure intervient alors que le Royaume-Uni subit des pressions croissantes pour aligner les prix des médicaments sur les normes internationales tout en devant faire face à un investissement pharmaceutique bloqué.
Le parti travailliste a rédigé des propositions visant à résoudre l’impasse dans laquelle se trouve la tarification des médicaments, notamment en augmentant les seuils d’analyse coût-efficacité pour évaluer les nouveaux médicaments destinés à l’utilisation du NHS.
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Citant ses sources, le rapport du Guardian affirme que ce désaccord public a poussé de grandes entreprises, dont Merck & Co Inc. (NYSE: MRK) et AstraZeneca Plc (NASDAQ: AZN), à suspendre ou à annuler des investissements au Royaume-Uni tout en intensifiant leurs opérations aux États-Unis.
Merck a annoncé qu’il annulait son projet de centre de recherche londonien de 1,36 milliard de dollars (1 milliard de livres sterling).
La société a cité le retard du Royaume-Uni en matière d’investissements dans les sciences de la vie et la sous-estimation par les gouvernements successifs des médicaments innovants.
AstraZeneca a également mis en pause un investissement prévu de 200 millions de livres (271,26 millions de dollars) sur son site de recherche de Cambridge.
Les libéraux-démocrates ont critiqué cette proposition, en remettant en question son coût et en avertissant qu’elle pourrait entraîner des réductions ailleurs dans le NHS.
Le secrétaire aux sciences, Patrick Vallance, a reconnu que les dépenses britanniques pour les nouveaux médicaments – actuellement 9 % des dépenses globales du NHS – accusent un retard par rapport aux États-Unis et à de nombreux pays européens.
Le cœur du plan consiste à augmenter de 25 % le seuil d’analyse coût-efficacité du National Institute for Health and Care Excellence (NICE).
L’organisme britannique considère que les médicaments coûtant 20 000 à 30 000 livres (26 500 à 39 800 dollars) par année supplémentaire de vie de qualité représentent un bon rapport qualité-prix.
L’Association de l’industrie pharmaceutique britannique a demandé un seuil de 40 000 à 50 000 livres, ajusté en fonction de l’inflation, ce qui nécessite un financement accru du NHS.
Au cours de l’été, le secrétaire à la santé Wes Streeting a proposé un accord permettant à l’industrie pharmaceutique d’économiser 1 milliard de livres sur trois ans, avec des milliards supplémentaires promis au cours de la décennie suivante.
Les représentants de l’industrie font valoir que le secteur doit rembourser 13,5 milliards de livres au cours de la même période, en réclamant environ 2,5 milliards de livres supplémentaires par an.
Les sources gouvernementales ont déclaré au Guardian mercredi que les ministres étaient prêts à dépenser davantage, les médicaments devenant de plus en plus innovants et préventifs, en citant les injections de perte de poids et les essais de vaccins anticancéreux comme exemples.
Les négociations sur les prix des médicaments entre le gouvernement britannique et les sociétés pharmaceutiques se sont effondrées en août, les dirigeants de l’industrie avertissant que l’impasse risquait de dissuader les investissements.
Streeting a qualifié l’offre du gouvernement d’”inédite”, mais les fabricants de médicaments ont fait valoir qu’elle imposait toujours des coûts excessifs et ont demandé à négocier directement avec le Premier ministre Keir Starmer.
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