La dernière étude du Cobalt Institute montre que la demande mondiale en cobalt a dépassé les 200 000 tonnes pour la première fois en 2024, marquant une augmentation annuelle de 14 %.
Cependant, c’était la troisième année consécutive où les ajouts d’approvisionnement ont dépassé la croissance de la demande, résultant en un excédent de 36 000 tonnes sur le marché, contre 25 000 en 2023.
La recherche souligne que la principale raison de la surabondance de cobalt est la production accrue à la mine KFM de CMOC (OTCPK: CMCLF) en République démocratique du Congo (RDC), premier producteur mondial. Les prix ont chuté à un niveau historiquement bas à la fin de 2024, mais l’Institut est convaincu que les fondamentaux de la demande sont toujours solides.
L’année dernière, le secteur des véhicules électriques (VE) a représenté 43 % de la demande en cobalt, et il devrait atteindre 57 % d’ici 2030. Les ventes de VE ont augmenté de 26 % par rapport à l’année précédente, et les compositions de batteries à base de cobalt dominent les marchés occidentaux.
Plus de 90 % des batteries de véhicules électriques en Amérique du Nord et en Europe utilisent des compositions NCM ou NCA riches en cobalt. En revanche, le passage massif de la Chine aux batteries LFP sans cobalt a entraîné une baisse de la part de marché mondiale des compositions à base de cobalt.
Le cobalt est également vital dans diverses applications de batterie, y compris dans l’électronique portable et les utilisations non batterie, telles que l’aérospatiale et la défense. Les superalliages à base de cobalt sont essentiels pour les turbines à réaction, les systèmes sans pilote et les aimants de contrôle. Alors qu’une reprise du secteur de l’aviation commerciale est attendue en 2024, la demande dans ce domaine devrait augmenter de 5 %.
Le marché mondial de l’aviation civile devrait croître à un taux de croissance annuel composé de 8,1 % jusqu’en 2034, indiquant que ce secteur pourrait stimuler davantage la demande en cobalt.
La RDC reste le principal fournisseur mondial, mais sa part de marché devrait passer de 76 % en 2024 à 65 % d’ici 2030 à mesure que l’Indonésie intensifiera sa production. Début 2025, la RDC a mis en œuvre un embargo sur les exportations de quatre mois pour réguler le marché et stabiliser les prix, qui avaient chuté de 22 % sur l’année.
Cette mesure a permis de stabiliser le marché, entraînant une hausse des prix de moins de 22 500 à plus de 33 000 dollars la tonne.
L’Entreprise Générale du Cobalt (EGC) a le soutien du gouvernement et a acquis des droits exclusifs pour acheter et exporter du cobalt extrait à la main. Grâce à cette initiative, le gouvernement souhaite s’attaquer aux problèmes de sécurité et d’environnement tout en intégrant la production artisanale dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. De plus, les États-Unis étudient des possibilités pour mettre fin aux conflits régionaux et diminuer l’influence chinoise dans le secteur des minéraux critiques de la RDC.
Le soutien de Washington aux tentatives de la RDC pour empêcher les sociétés chinoises d’acquérir des actifs stratégiques en cobalt s’inscrit dans le cadre de l’initiative plus large du président Donald Trump de garantir l’accès national à des minéraux essentiels cruciaux pour la sécurité nationale et la compétitivité industrielle.
La demande en cobalt devrait croître à un taux de 7 % par an pour atteindre 400 000 tonnes d’ici le début des années 2030, ce qui devrait engendrer un déficit sur le marché d’ici la prochaine décennie, et répondre à cette demande nécessitera des investissements substantiels dans les nouvelles capacités de production et de traitement.
Le Cobalt Institute abordera ces défis lors du Congrès du Cobalt de trois jours en cours à Singapour, qui réunit des dirigeants de l’industrie, dont le ministre des Mines de la RDC, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume.
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