Le président américain Donald Trump a relancé les tensions commerciales transatlantiques, menaçant d’imposer un droit de douane de 200% sur tous les vins et produits alcoolisés européens, à moins que l’Union européenne ne renonce à ses 50% de droits de douane sur le whisky américain.
Cette décision, annoncée jeudi sur Truth Social, a provoqué des ondes de choc dans l’industrie des boissons, suscitant des réactions sur les marchés des principaux producteurs d’alcools.
Trump a critiqué l’UE, la qualifiant de “l’une des autorités fiscales et tarifaires les plus hostiles et abusives au monde” et accusé le bloc d’exploiter l’économie américaine.
Il a averti que, si les droits de douane sur le whisky n’étaient pas retirés “immédiatement”, les États-Unis riposteraient par des droits de douane élevés sur “les vins, champagnes et produits alcoolisés provenant de France et d’autres pays de l’UE”.
Quels sont les enjeux ?
Les États-Unis sont un marché critique pour les producteurs européens de boissons alcoolisées, ayant importé 14,2 milliards de dollars de boissons, de spiritueux et de vinaigre de l’UE en 2024, selon les données du Centre du commerce international.
Sur cette somme, 5,65 milliards de dollars provenaient de produits liés au vin, et les consommateurs américains constituent ainsi une source de revenus cruciale pour les producteurs de vin européens.
Le marché américain représente près d’un cinquième des exportations mondiales de vin de l’UE, une dépendance qui fait de la menace de droits de douane de Trump une préoccupation économique majeure pour le secteur.
Les producteurs de vins français, italiens et espagnols, qui dominent les exportations de l’UE vers les États-Unis, seraient les plus touchés. Rien qu’en 2024, les producteurs français ont expédié plus de 1,5 milliard de dollars de vin aux États-Unis.
De leur côté, les producteurs de whisky américains, tels que Brown-Forman Corporation (NYSE:BF) (NYSE:BF), propriétaire de Jack Daniel’s, auraient à gagner si les droits de douane européens étaient supprimés.
Le conflit commercial a pris de l’ampleur après que la Commission européenne a annoncé mercredi des projets d’imposer des mesures de rétorsion sur 28 milliards de dollars de marchandises en provenance des États-Unis, en réponse à des droits de douane généralisés de ce dernier sur l’acier et l’aluminium. Cette position de rétorsion prépare le terrain pour une nouvelle guerre commerciale, rappelant les batailles de droits de douane du gouvernement américain de Donald Trump.
Réaction du marché : les actions européennes de l’alcool ressentent déjà les prémisses de la guerre commerciale
La menace de tarifs de Trump a provoqué des perturbations dans les actions d’alcool, en particulier chez les producteurs européens. Les actions deDavide Campari Milano (OTCPK: DVCMY) ont chuté de 3,6 % lors des transactions européennes, alors que Rémy Cointreau SA (OTCPK: REMYF), connu pour ses cognacs de qualité, a chuté de près de 4 %. LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton (OTCPK: LVMHF), propriétaire de Moët & Chandon et Hennessy, a baissé de 1,5 %.
En revanche, le secteur américain de l’alcool a montré des réactions mitigées. Les actions de Constellation Brands (NYSE:STZ), qui détient les vins Robert Mondavi et la bière Corona, sont restées stables lors des transactions de pré-séance à New York. Brown-Forman, un bénéficiaire direct si les droits de douane européens sur le whisky sont levés, a quant à lui augmenté de 2 %.
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