Le président américain Joe Biden a proposé une deuxième série de sanctions économiques contre la Russie visant principalement le secteur bancaire du pays, après avoir reconnu que celles dévoilées mercredi, ainsi que les menace réitérées d’un durcissement de ces mêmes, n’ont pas eu d’effet sur la décision du président Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine.
Cependant, il semble que la Maison Blanche pourrait choisir une approche proactive pour traiter avec le régime de Poutine plutôt qu’une stratégie réactive, à travers une cyberattaque qui perturberait la présence russe dans le pays occupé.
Ce qui s’est passé…
S’exprimant depuis la salle Est de la Maison Blanche, Biden a élargi les sanctions américaines à cinq autres banques russes – notamment, Novikom, Otkritie, Sberbank, Sovcom et VTB – qui détiennent un actif combiné de 1 milliard de dollars, ainsi qu’à 10 membres de l’élite du pays, dont certains responsables financiers et des personnes ayant des liens étroits avec Poutine.
« Poutine est l’agresseur », a exclamé le président des États-Unis. « Poutine a choisi cette guerre, et maintenant lui et son pays en subiront les conséquences. Il sera un paria sur la scène internationale ».
L’administration Biden, à travers le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Département du Trésor, a également sanctionné 24 personnes et entités biélorusses, en raison de leur participation à l’invasion de l’Ukraine.
…ce qui NE s’est PAS passé…
Washington semble poursuivre la politique de la terre brûlée, s’abstenant de sanctionner directement Poutine et ignorant les demandes du gouvernement ukrainien d’expulser la Russie du système bancaire international SWIFT. Les mesures américaines n’incluent pas non plus d’autres secteurs de l’économie russe, tel que celui de l’énergie et de l’agriculture, qui sont pourtant cruciaux pour le pays.
Au début de son intervention, Biden était sur la défensive, conscient que la réponse de l’exécutif n’était pas suffisamment incisive.
« Les sanctions que nous avons imposées dépassent le réseau SWIFT », insistait-il. « Elles vont plus loin de tout ce qui a jamais été fait, deux tiers du monde nous a rejoint. Ces mesures touche au cœur de l’économie russe. On verra, d’ici un mois, si elles ont été efficaces ».
Cependant, pressé davantage par les journalistes, Biden a semblé changer de vitesse et reconnaître que les mesures restrictives déployées ne pouvait pas empêcher l’invasion et l’occupation en cours.
« Personne ne s’attendait à ce que les sanctions empêchent quoi que ce soit de se produire » a-t-il expliqué. « Cela va prendre du temps, et nous devons faire preuve de détermination. Il (Poutine) sait ce qui arrive, et le peuple russe aussi verra ce qu’il leur a apporté ».
…et ce qui pourrait arriver
Biden a répété qu’il n’y aurait pas d’intervention militaire directe au nom de l’Ukraine, mais qu’il défendrait les alliés de l’OTAN, rassurant ceux de l’Est. « Comme je l’ai dit très clairement, les États-Unis défendront chaque centimètre carré du territoire de l’OTAN avec toute leur force et leur puissance ».
NBC News suggère que le président envisagerait une confrontation directe avec la Russie dans le cyberespace. En effet, selon « deux cadres des services secrets américains, l’un responsable de l’Occident et l’autre étant une personne informée sur la question », les spécialistes du renseignement et de l’armée américains ont mis au point une cyber-stratégie conçue pour faire des ravages sur la connectivité Internet à travers la Russie, couper l’électricité du pays et perturber le chemin de fer, afin de ralentir l’armée de terre.
« One peut tout faire, ralentir les trains ou même les faire dérailler », a déclaré l’une des sources anonymes.
Pourtant, une cyberattaque américaine pourrait provoquer une réponse russe du même calibre, qui « sera dure et mesurée, mais pas au point de pousser Poutine à prendre des mesures plus drastiques ».
Quoi d’autre ?
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a dévoilé sa propre liste de sanctions contre la Russie.
Selon un reportage de la CBC, ces restrictions viseraient 62 personnes et entités, notamment des membres du cercle restreint de Poutine et les institut de crédit du pays. Cependant, le Canada est allé plus loin que les États-Unis, en suspendant l’émission de tout nouveau permis d’exportation pour les produits russes et en retirant ceux déjà existants. La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que le gel des permis couvre des biens d’une valeur de plus de 700 millions de dollars, liés aux secteur de l’aérospatial, de la technologie et des minéraux.
« Ce sont des sanctions de grande envergure », a commenté Trudeau. « Elles comporteront de pertes massives pour les élites russes complices et limiteront la capacité du président Poutine à continuer de financer cette invasion injustifiée ».
Photo : la Maison Blanche