La Réserve fédérale a choisi de garder le pied sur les freins de l’économie pour l’instant, maintenant le taux d’intérêt de référence inchangé mercredi.
Ce qui s’est passé
Le Comité fédéral du marché ouvert (FOMC) a conclu sa première réunion de deux jours de 2022 annonçant sa décision de « garder la fourchette de taux des fonds fédéraux entre 0 et 0,25 », qui a été prise à l’unanimité.
Pourtant, le FOMC a ajouté qu’avec « une inflation bien supérieure à 2 % et un marché du travail solide, il sera bientôt approprié de relever la fourchette de taux des fonds fédéraux » et qu’il continuerait à réduire ses achats d’obligations mensuels, jusqu’à leur mettre fin début mars.
À partir de février, le Comité augmentera ses avoirs en titres du Trésor et en titres adossés à des créances hypothécaires d’agences d’au moins 20 et 10 milliards de dollars par mois, respectivement.
La dernière fois que la Réserve fédérale a relevé ses taux, c’était en décembre 2018. Le FOMC a commencé à baisser les taux en juillet 2019, en raison des « implications des développements mondiaux pour les perspectives économiques ainsi que des pressions inflationnistes modérées ». Ils ont été réduits davantage avec le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020 et, depuis, ont demeuré à des niveaux historiquement très bas.
Pourquoi cela est important
La flambée de l’inflation – avec des prix à la consommation en hausse de 7 % d’une année sur l’autre en décembre –, couplée aux incertitudes économiques alimentées par la pandémie persistante et la volatilité des marchés financiers, a conduit à des spéculations parmi les observateurs de la Fed, selon lesquelles la banque centrale devrait entamer une série de hausses des taux dès mercredi.
« Ce n’est que de la poudre aux yeux en ce moment », a observé Jake Clopton, président de la société de courtage d’hypothèques commerciales basée à Chicago Clopton Capital, selon lequel la Fed n’était pas prête à changer de cap.
« Je pense qu’elle est toujours sur la bonne voie pour sa première hausse lors de la réunion de mars, mais elle ne souhaite pas intimider les marchés à présent », a jouté le manager.
Anthony B. Sanders, professeur émérite de financement immobilier à l’Université George Mason, en Virginie, ainsi qu’ancien directeur et chef de la recherche sur les titres adossés à des actifs et à des hypothèques chez Deutsche Bank AG (NYSE:DB) à New York, ne s’attend à aucune action dramatique de la part de la Fed lorsque le FOMC se réunira à nouveau dans deux mois.
« Ce ne sera probablement qu’une petite augmentation des taux de 25 points de base », rassure-t-il, prévenant toutefois qu’une hausse minimale serait insuffisante, compte tenu de l’environnement économique. « Alors que l’inflation escalade, la Fed reste à regarder sans rien faire ».
Cependant, Sanders reconnaît qu’une hausse des taux trop brusque pourrait créer plus de problèmes que de solutions.
« Non seulement les États-Unis, mais tous les gouvernements mondiaux ont dépensé comme des marins ivres au cours des 20 dernières années », a-t-il commenté. « La Fed ne peut pas se permettre de faire monter les taux autant ».
En revanche, Peter Morici, professeur émérite de la Robert H. Smith Business School de l’Université du Maryland et ancien directeur de l’Office of Economics de la Commission américaine du commerce international, a averti que l’inaction sur les taux ne peut pas durer plus longtemps, se demandant si le président de la Fed, Jerome Powell, comprend la gravité de la situation.
« Ils pensent que la maladie va guérir d’elle-même, mais ce ne sera pas le cas », a-t-il exclamé. « Une inflation pareille ne peut pas être maîtrisée sans un ralentissement économique ».
Photo 401(k) 2012, disponible sur Flickr Creative Commons.