Le battage autour de la possible introduction en bourse (IPO) de Telegram s’est intensifié depuis que l’entreprise a lancé 1,7 milliard de dollars d’euro-obligations. Les investisseurs sont très impatients de savoir si Telegram va bientôt devenir public et se demandent pourquoi cette opportunité suscite autant d’excitation.
Des avantages non négligeables pour les obligations : un passage obligé pour l’IPO
Le dernier lancement d’euro-obligations de Telegram n’est pas juste une question de levée de fonds : c’est un mouvement stratégique qui fait tourner les têtes. Avec un rendement annuel solide d’environ 9 %, ces obligations éclipsent de nombreuses offres de pairs technologiques. Ce qui les distingue, cependant, c’est qu’elles offrent un avantage de taille : les détenteurs d’obligations se verront promettre un accès prioritaire aux actions de l’IPO avec une forte remise. Dans un monde où même les grands acteurs ont du mal à obtenir des allocations d’IPO, cette fonctionnalité est un véritable game-changer. La demande d’obligations a explosé, dépassant l’offre de cinq fois, un signe clair que les investisseurs voient cela comme une sorte de prélude à la cotation de Telegram.
Les vents du marché tournent en faveur de Telegram
Le moment de la sortie de ces obligations coïncide avec l’évolution du paysage financier. Les taux d’intérêt élevés ont depuis longtemps freiné l’activité des introductions en bourse, poussant les entreprises et les investisseurs à des paris plus sûrs. Mais avec des taux qui devraient bientôt se stabiliser, le paysage est prêt pour que les entreprises technologiques profitent de l’opportunité. Telegram est également en train de nettoyer son image. Autrefois critiquée pour un manque de supervision des contenus, l’entreprise propose désormais des outils pour lutter contre le piratage et le matériel illicite, aux côtés de politiques publicitaires plus strictes. Ces étapes ne sont pas que des cases à cocher en termes de conformité, elles sont le signe d’une entreprise qui se prépare à l’examen des marchés publics.
La rentabilité s’installe : la machine à faire de l’argent de Telegram
Les jours où Telegram était considéré comme un gouffre financier financé par ses fondateurs sont révolus. L’année dernière, elle a enregistré un bénéfice dépassant les 500 millions de dollars, avec un chiffre d’affaires triplant pour atteindre plus de 1 milliard de dollars. L’abonnement premium de Telegram est un véritable succès, avec 15 millions d’utilisateurs et un classement parmi les services payants à la croissance la plus rapide dans les médias sociaux. La publicité est un autre point fort : Telegram Ads a rapporté 245 millions de dollars en 2024, soutenu par 55 nouveaux formats publicitaires et une augmentation de 490 % du nombre d’annonceurs depuis le début de 2023.
L’entreprise ne s’arrête pas là. Sa nouvelle monnaie en application, Telegram Stars, permet aux utilisateurs d’acheter des services ou d’envoyer des cadeaux, ce qui a permis de récolter 31 millions de dollars rien qu’au premier trimestre 2025. De plus, les dépenses diminuent : l’indice des coûts de Telegram est déjà l’un des plus faibles du secteur et a encore baissé en 2024 grâce à une réduction des coûts judicieuse. Ce mélange de revenus en hausse et de discipline fiscale rigoureuse pourrait vraiment faire de Telegram une perspective d’introduction en bourse très alléchante.
Une portée mondiale avec une influence américaine
La popularité mondiale de Telegram n’est un secret pour personne, mais sa domination sur le marché américain sort du lot. Les données partagées avec les investisseurs révèlent que les États-Unis sont la principale source de téléchargements d’applications – un retournement de situation surprenant étant donné les origines de l’entreprise. Cette empreinte dans un marché prospère prépare Telegram à des solutions lucratives de monétisation.
La question n’est pas de savoir si Telegram va devenir public, elle est plutôt de savoir quand. Une IPO en 2026 est un scénario plausible, mais des turbulences sur les marchés pourraient la retarder. Plutôt que de se précipiter dans une cotation à prix réduit, Telegram pourrait profiter du temps pour attendre la fenêtre parfaite. Toutefois, la publication de ces obligations et le fait que l’entreprise rayonne financièrement ne laissent guère de doute : l’entreprise pose les bases de la cotation. Lorsqu’elle arrivera enfin sur le marché, la cotation en bourse de Telegram mettra en lumière une vérité : les avancées technologiques ne sont plus l’apanage de la Silicon Valley.