Jad Tarifi, l’homme qui a fondé la première équipe d’IA générative de Google, ne pense pas que le moment soit venu de se lancer dans de longues études universitaires comme le droit ou la médecine.
Les disruptions causées par l’IA rendent les longues filières risquées ?
Dans une interview récente accordée à Business Insider, Tarifi a averti qu’au moment où quelqu’un termine un doctorat, le paysage de l’intelligence artificielle aura complètement changé. « L’IA elle-même n’existera plus au moment où vous aurez fini votre doctorat », a-t-il déclaré. « Des choses comme l’application de l’IA à la robotique auront déjà été résolues d’ici là. »
Tarifi, qui a rejoint Google en 2012 et qui a passé près d’une décennie au sein de l’entreprise avant de fonder sa propre start-up, Integral AI, a déclaré que les gens ne devraient faire des études doctorales que s’ils sont obsédés par le sujet. Sinon, a-t-il déclaré, c’est un sacrifice douloureux et inutile.
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« [Vous abandonnez] cinq ans de votre vie et beaucoup de souffrance. Je ne pense pas que quelqu’un doive jamais faire un doctorat à moins d’être obsédé par le domaine », a-t-il déclaré.
Au lieu de cela, Tarifi a exhorté les gens à ignorer le milieu universitaire et à s’impliquer davantage dans le monde qui les entoure. « Si vous n’êtes pas sûr, vous devriez définitivement répondre ‘non’, et vous concentrer simplement sur le fait de vivre dans le monde », a-t-il déclaré. « Vous avancerez beaucoup plus vite. Vous apprendrez beaucoup plus. Vous vous adapterez davantage au changement. »
Et son scepticisme ne se limite pas aux programmes de doctorat. Les diplômes qui prennent des années à être obtenus, comme le droit et la médecine, sont aussi en danger, a-t-il dit. « Dans le système médical actuel, ce que vous apprenez à l’école de médecine est tellement dépassé et basé sur la mémorisation », a expliqué Tarifi à Business Insider. « Vous pourriez être en train de jeter huit ans de votre vie. »
Il n’est pas le seul à soulever ces préoccupations.
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Mo Gawdat, ancien directeur commercial de Google X, a récemment qualifié d’« absurdité à 100 % » l’idée selon laquelle l’IA remplacerait les emplois ennuyeux par de nouveaux emplois. Dans le podcast « Diary of a CEO », Gawdat a averti que même les rôles de haut niveau, y compris ceux des PDG, sont en danger une fois que l’intelligence artificielle générale deviendra courante. « L’AGI sera meilleure dans tout ce qu’elle fera que les humains, y compris dans le fait d’être PDG », a-t-il déclaré.
Le PDG de Nvidia (NASDAQ : NVDA), Jensen Huang, a exprimé un sentiment similaire, bien que de manière plus optimiste. Dans le « All In Podcast », il a déclaré que l’IA éliminerait les tâches banales et rendrait les gens plus productifs. Mais il a aussi averti : « Si vous n’utilisez pas l’IA, vous allez perdre votre emploi au profit de quelqu’un qui utilise l’IA. Il n’y aura pas un programmeur de logiciel à l’avenir qui pourra s’en sortir. Vous ne pouvez plus faire les choses à l’ancienne. »
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Tarifi, pour sa part, estime que les compétences générales deviendront de plus en plus importantes. « La meilleure chose à faire est de travailler sur soi-même. Méditez. Socialisez avec vos amis. Apprenez à vous connaître émotionnellement », a-t-il déclaré. Selon lui, bien suggérer des choses à l’IA et savoir l’utiliser requièrent « un accord émotionnel » et « un bon goût » — pas seulement des compétences techniques.
Et vous n’avez pas besoin de connaître tous les détails techniques pour être utile dans ce nouveau monde. « J’ai un doctorat en IA, mais je ne sais pas comment fonctionne le dernier microprocesseur », a déclaré Tarifi à Business Insider. « Par exemple, vous pouvez conduire une voiture, mais vous ne connaissez pas forcément chaque détail de cette voiture. Mais si vous savez quoi faire si quelque chose ne va pas, c’est déjà très bien. »
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