Un consortium de grandes banques comprenant Goldman Sachs Group Inc.(NYSE:GS), Citigroup Inc.(NYSE:C), UBS Group AG(NYSE:UBS), Deutsche Bank AG(NYSE:DB) et Bank of America Corp.(NYSE:BAC) a annoncé son intention d’explorer des actifs basés sur la blockchain adossés aux devises du G7, selon Reuters.
Le soutien de Wall Street aux actifs basés sur la blockchain
La démarche conjointe vise à développer des systèmes de règlement tokenisés soutenus par le dollar américain, l’euro et d’autres devises du G7.
Le groupe a annoncé dans un communiqué de presse vendredi qu’il avait l’intention de concevoir des actifs numériques interopérables pour les institutions financières réglementées, ce qui constitue l’un des plus grands efforts de collaboration bancaire à ce jour.
Cette annonce fait suite à des mois de spéculation après que l’administration du président Donald Trump a fait adopter le GENIUS Act (loi américaine).
Cette loi a ouvert la voie aux banques américaines pour émettre et détenir des monnaies adossées à la blockchain sous un contrôle réglementaire clair.
Citi approfondit son pari sur les stablecoins grâce à son investissement dans BVNK
Au début de cette semaine, Citigroup a confirmé un investissement stratégique dans BVNK, une société d’infrastructures de stablecoin basée à Londres, soutenue par Coinbase et Tiger Global.
BVNK exploite une plateforme de paiements transfrontaliers qui facilite les conversions entre les actifs traditionnels et les actifs numériques pour les banques et les entreprises de fintech.
Chris Harmse, co-fondateur de BVNK, a déclaré à CNBC que la société avait étendu ses activités américaines au cours de l’année écoulée, en raison de la montée de la demande institutionnelle pour le règlement des stablecoins.
Il a déclaré que la valorisation de BVNK dépassait désormais les 750 millions de dollars, le soutien de Citi soulignant la confiance de Wall Street dans le modèle de stablecoin dans le cadre de la modernisation des paiements au niveau mondial.
Jane Fraser, PDG de Citi, a déjà laissé entendre qu’elle envisageait de développer un “stablecoin Citi” propriétaire, positionnant la banque comme l’une des premières institutions américaines à explorer les jetons de règlement privés basés sur la blockchain.
Le marché des stablecoins établit un record à 314 milliards de dollars
Selon Visa, les transactions mondiales en stablecoins ont atteint près de 9 000 milliards de dollars au cours de l’année écoulée, tandis que les données de CoinMarketCap montrent que la capitalisation boursière combinée des stablecoins a grimpé à 314 milliards de dollars.
Le tether USDT de Tether (CRYPTO: USDT) et l’USDC de Circle (CRYPTO: USDC) continuent de dominer le marché avec respectivement 178 milliards et 75 milliards de dollars en circulation.
Les analystes de JPMorgan Chase & Co.(NYSE:JPM) estiment que la montée des stablecoins adossés au dollar pourrait entraîner une augmentation de 1,4 billion de dollars de la demande pour cette devise d’ici 2027.
La banque soutient que, contrairement aux récits de dédollarisation, les stablecoins pourraient en fait renforcer le rôle du dollar dans la finance mondiale en numérisant l’accès à celui-ci.
Standard Chartered signale un changement de 1 000 milliards de dollars dans les marchés émergents
Tandis que les États-Unis et l’Europe avancent vers l’intégration des stablecoins, Standard Chartered Plc (LON:STAN) a mis en garde contre le risque que les banques des marchés émergents perdent jusqu’à 1 000 milliards de dollars en dépôts en l’espace de trois ans, les épargnants se tournant vers des alternatives numériques au dollar.
Le rapport de la banque indiquait que les populations confrontées à l’inflation et à l’instabilité de leur monnaie pourraient transférer leur capital vers des stablecoins réglementés adossés au dollar, en les considérant comme des réserves de valeur plus sûres et plus stables.
Bien que le GENIUS Act interdise aux émetteurs d’offrir des stablecoins générateurs de rendement, Standard Chartered a noté que l’adoption de ces monnaies devrait tout de même s’accélérer dans les régions en développement, les utilisateurs cherchant à se protéger de la volatilité monétaire locale.
Le rôle catalyseur de la politique de l’administration Trump
Le GENIUS Act est devenu la pierre angulaire de la politique crypto de l’administration Trump, clarifiant une ambiguïté réglementaire de longue date et permettant aux institutions fédérales américaines d’émettre et de détenir des actifs numériques.
La loi a également permis au WLFI Group, affilié à Trump, de lancer son propre stablecoin, USD1, plus tôt cette année.
Les analystes considèrent cela comme un tournant dans la stratégie numérique de Wall Street, en alignant la politique gouvernementale sur la recherche d’efficacité des banques dans l’utilisation de la blockchain.
En entrant sur le marché des stablecoins, les grandes banques visent à reprendre le terrain précédemment dominé par des entreprises de fintech telles que Circle (NASDAQ:CRCL) et Tether, et à garantir la conformité dans un cadre réglementé.
Pourquoi c’est important
Les stablecoins ne sont plus de simples jetons utilitaires de la crypto, ils deviennent la colonne vertébrale d’un nouvel ordre financier.
Lorsque des géants de Wall Street comme Citi, Goldman et UBS entrent dans la danse, cela signifie que les dollars tokenisés pourraient rivaliser avec des rails traditionnels comme SWIFT ou Visa.
Le tableau d’ensemble ne concerne pas seulement les paiements, mais aussi l’avenir de la souveraineté monétaire, où l’argent programmable remanie les flux de capitaux au niveau mondial.
Si les stablecoins ne capturaient qu’une fraction du marché des paiements de 100 000 milliards de dollars, le changement pourrait faire passer la courbe d’adoption de Bitcoin pour un simple détour et redessiner la carte de la finance mondiale.
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