Après un week-end mouvementé, BHP (NYSE:BHP), a définitivement tourné la page de sa tentative de dernière minute pour acquérir Anglo American (OTC:AAUKF), quelques semaines avant que ses actionnaires ne votent sur une fusion de 53 milliards de dollars avec Teck Resources (NYSE:TECK).
Malgré le fait qu’il se soit distancé à plusieurs reprises des spéculations tout au long de l’année, le géant australien des matières premières avait tranquillement repris contact avec la direction d’Anglo, selon Bloomberg. Selon les rapports, il s’agissait d’une proposition simplifiée qui évitait la structure complexe de scission qui avait fait dérailler la précédente offre de 49 milliards de dollars.
“C’est un dernier coup de dés pour BHP”, a déclaré Andy Forster, gestionnaire de portefeuille chez Argo Investments, selon Reuters. “Je suis un peu surpris que, compte tenu de la performance relative, ils aient pensé qu’ils étaient en mesure de revenir pour signer un nouvel accord et d’en tirer de la valeur pour leurs actionnaires”, a-t-il ajouté.
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Cependant, lundi, le plus grand producteur mondial de minerais a publié un communiqué pour mettre fin aux spéculations et fermer définitivement le chapitre. BHP a noté que, malgré les solides mérites stratégiques de cette transaction, elle resterait fidèle à sa stratégie de croissance organique.
L’angle du cuivre
La motivation de BHP était claire : les activités de cuivre d’Anglo en Amérique du Sud. Ces actifs situés au Chili et au Pérou ont acquis la réputation d’être parmi les meilleurs du secteur. Avec l’augmentation de la demande en cuivre prévue dans le cadre de la transition énergétique et la croissance de l’offre contrainte, Anglo était une cible d’acquisition éternelle malgré son mélange d’activités de niche.
BHP détient déjà le titre de premier producteur mondial de cuivre, mais sans nouvelles options à grande échelle, il risque de perdre cette position dans la décennie à venir.
La fusion imminente d’Anglo avec Teck permettrait à elle seule de remodeler le secteur. L’accord de 53 milliards de dollars proposé en septembre consoliderait deux importants pipelines de cuivre. Il créerait une entreprise d’une taille suffisante pour rivaliser avec la production de la gigantesque mine d’Escondida, au Chili. Ce serait la deuxième plus grande transaction minière de tous les temps, derrière seulement la fusion Glencore-Xstrata en 2013.
Le retrait de BHP pourrait permettre d’éclairer le vote des actionnaires, en supprimant le dernier “et si” des sceptiques. Quoi qu’il en soit, le vote décisif des actionnaires du 9 décembre ne sera pas la dernière étape.
Si les investisseurs approuvent la fusion et créent “Anglo Teck“, l’accord devra encore faire l’objet d’un examen en vertu de la Loi canadienne sur l’investissement avant de pouvoir être mis en œuvre. Pour Ottawa, cela signifie une influence sur les engagements d’emploi nationaux et le futur siège de la société résultant de la fusion.
Le cours des titres : Lundi, à la dernière vérification avant l’ouverture des marchés, le titre BHP avait perdu 0,62 % à 52,75 dollars.
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Photo de T. Schneider via Shutterstock