Le leader mondial qui a mis fin à la guerre froide et apporté la démocratie dans l’ancienne Union soviétique est décédé mardi 30 août à l’âge de 91 ans, a communiqué l’Associated Press, citant des responsables de l’Hôpital clinique centrale (TSKB) de Moscou, dépendant de la présidence russe.
Mikhaïl Gorbatchev laisse derrière lui un pont devenu fragile entre l’Est et l’Ouest, ainsi qu’un héritage personnel de liberté et de paix.
Une vie extraordinaire
Ce fils de paysans russes rejoint à 15 ans la Ligue des jeunes communistes du pays et passe les quatre années suivantes à conduire une moissonneuse-batteuse dans une ferme d’État. Après des études de droit, il devient le premier secrétaire du comité régional du parti.
M. Gorbatchev accède au Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS) en 1971 et au plus haut organe de décision du parti en 1979. En 1985, il est élu secrétaire général du PCUS et occupe ce poste pendant six ans. Pendant son mandat, il obtient la présidence de la législature nationale du Soviet suprême et bientôt celle de l’Union soviétique.
Désenchanté par son propre bloc dirigeant, M. Gorbatchev s’écarte du Parti communiste et commence à mener des réformes importantes en faveur de la démocratisation de l’URSS et de la décentralisation de l’économie.
Au fil du temps, son pouvoir commence à faiblir et les communistes conservateurs le placent en résidence surveillée en Crimée lors d’un coup d’État raté. Il rompt avec le parti communiste et lui retire le contrôle des forces de l’ordre, mais à ce moment-là, il a déjà perdu une grande partie de son autorité.
Il démissionne de son poste le 25 décembre 1991, le jour même où la Communauté des États indépendants remplace l’Union soviétique et où Boris Eltsine en prend la direction.
Plus tard, il se présente contre Eltsine et obtient moins de 1 % des voix au niveau national.
L’héritage
Au cours de son mandat, M. Gorbatchev met fin au régime totalitaire, restructure le gouvernement avec un parlement bicaméral, introduit la liberté d’expression et un gouvernement ouvert, décentralise l’économie, améliore les relations extérieures et retire les troupes d’Europe de l’Est.
Il signe un accord avec le président américain Ronald Reagan pour détruire tous les stocks de missiles nucléaires, met fin à l’occupation de l’Afghanistan et élimine le monopole du parti communiste sur le pouvoir politique.
Si l’Occident l’acclame en lui décernant le prix Nobel de la paix, Mikhaïl Gorbatchev meurt en tant que persona non grata dans son pays natal, perçu comme l’homme responsable du chaos qui a suivi la chute de l’Union soviétique et d’avoir mis fin à l’hégémonie russe.
Photo par Heide Pinkall, disponible sur Shutterstock.