Barrick Mining Corporation (NYSE:B), l’un des plus grands producteurs d’or au monde, envisagerait apparemment de scinder la société. Cette scission donnerait naissance à deux nouvelles entités : l’une serait axée sur l’Amérique du Nord et l’autre regrouperait les activités à travers l’Afrique et l’Asie.
Reuters a été le premier à faire état de cette rumeur, en citant quatre personnes proches des discussions internes du conseil d’administration. Le média a souligné qu’aucun porte-parole de Barrick ni le PDG par intérim Mark Hill n’ont commenté. Ce dernier a déclaré que la société ne répond pas aux spéculations du marché.
Selon ces rumeurs, l’initiative en est à un stade exploratoire. Néanmoins, les discussions ont porté sur la possibilité de vendre purement et simplement les mines africaines de la société, ainsi que sur la possibilité de céder le gigantesque projet cuivre-or Reko Diq au Balochistan une fois le financement sécurisé. Ce choix reviendrait à revenir en partie sur la fusion de Barrick en 2019 avec Randgold Resources, en abandonnant des actifs accumulés sous la direction de l’ancien PDG Mark Bristow.
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L’entité axée sur l’Amérique du Nord serait un élément central de la restructuration. Son portefeuille comprendrait Fourmile, une découverte d’or non développée mais potentiellement à haute teneur au Nevada, pour laquelle une production d’essai est prévue en 2029. Hill a déjà suggéré de se concentrer sur cette région.
Par ailleurs, l’avenir des principaux actifs dans d’autres juridictions reste incertain. La position de la société au Mali a été fragilisée après qu’elle a perdu le contrôle du complexe Loulo-Gounkoto. La junte militaire au pouvoir a saisi le complexe, y compris trois tonnes d’or, après un long différend autour d’un code des impôts révisé. Les efforts diplomatiques n’ayant pas abouti, l’avenir d’un actif qui a produit 723 000 onces d’or en 2024 demeure incertain.
Par ailleurs, l’avenir de Reko Diq au Pakistan est également complexe. Bien qu’il s’agisse de l’un des plus grands gisements de cuivre et d’or non exploités au monde, le projet se trouve dans un endroit politiquement sensible.
La région du Balochistan a connu des décennies d’instabilité, de séparatisme et des interrogations persistantes concernant l’alignement fédéral-provincial. Assurer un financement était déjà une tâche délicate. Une éventuelle restructuration d’entreprise pourrait ajouter des couches supplémentaires d’incertitude.
La performance du titre Barrick a été un catalyseur de changement. La valeur a grimpé de plus de 138 % depuis le début de l’année, les prix records de l’or ayant permis d’éliminer tout vent contraire. Pourtant, à long terme, la société a sous-performé par rapport à ses pairs tels que Newmont Corporation (NYSE:NEM) et Agnico Eagle Mines Limited (NYSE:AEM).
Par conséquent, une scission potentielle pourrait aider à repositionner immédiatement les actifs nord-américains de classe mondiale. De plus, cela permettrait à la société de se protéger contre une éventuelle offre de rachat, tandis que la future direction tracera la meilleure voie à suivre pour l’entreprise.
Le cours de l’action : Lors du dernier contrôle avant l’ouverture des marchés lundi, l’action B baissait de 0,03 % à 37,05 dollars.
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