DUBAÏ, EAU, 4 décembre 2023 /PRNewswire/ — Aujourd’hui, des experts mondiaux en sciences sociales et naturelles ont dévoilé le rapport annuel « 10 New Insights in Climate Science » (en français, « Dix nouvelles perspectives sur le changement climatique »), aux côtés de M. Simon Stiell, secrétaire exécutif de la CCNUCC. Organisé par Future Earth, The Earth League et le Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC), ce rapport fournit aux décideurs les recherches les plus récentes et les plus cruciales des 18 mois précédents sur la science du climat, le tout synthétisé afin d’aider à éclairer les négociations lors de la COP28 ainsi que la mise en œuvre des politiques jusqu’en 2024 et au-delà.
M. Simon Stiell, secrétaire exécutif de la CCNUCC, a déclaré : « Tous les ans, le rapport « 10 New Insights in Climate Science » constitue un outil essentiel pour les décideurs à un moment critique du calendrier climatique. Les résultats scientifiques issus de rapports comme celui-ci devraient éclairer les plans d’action ambitieux et fondés sur des données probantes nécessaires en cette décennie cruciale d’accélération de l’action climatique. »
Les connaissances scientifiques contenues dans le rapport fonctionnent en tant que preuves indispensables pour les décideurs des entreprises et des politiques, en les dotant des dernières connaissances scientifiques sur le climat afin de faciliter une prise de décision éclairée et efficace sur les solutions globales pour le climat et la nature, en particulier dans le contexte du premier bilan mondial de la COP28, qui souligne le besoin urgent d’actions transformatrices pour réaliser les ambitions de l’Accord de Paris.
Les conclusions du rapport soulignent qu’il est presque inévitable de dépasser l’objectif de 1,5°C de l’Accord de Paris en matière de réchauffement de la planète, ce qui souligne l’urgence d’une sortie rapide et gérée des combustibles fossiles.
Le professeur Johan Rockström, directeur de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, a expliqué que « la science est claire. La COP28 se doit d’être le rendez-vous mondial où l’on s’attaquera sérieusement à la question de la sortie des combustibles fossiles. La conférence de Dubaï est le grand moment de l’atténuation du charbon, du pétrole et du gaz, qui doivent passer d’une augmentation de 1 % par an à une diminution mondiale d’au moins 5 % par an ; concernant la nature, il faut protéger les puits et les stocks de carbone restants dans les écosystèmes, en plus de renforcer la résilience et de construire de nouveaux puits de carbone dans l’agriculture. Jusqu’à présent, nous avons échoué à la fois sur le plan de la nature et de l’énergie, nous engageant sur une voie dangereuse menaçant de nous faire perdre de vue l’objectif de l’Accord de Paris – la limite biophysique de 1,5°C. »
Le rapport souligne également la nécessité de politiques robustes pour atteindre l’échelle nécessaire à des solutions technologiques complémentaires efficaces, telles que l’élimination du dioxyde de carbone (CDR pour « Carbon Dioxide Removal »), en particulier au vu des préoccupations émergentes concernant l’avenir des puits de carbone terrestres et océaniques.
M. Oliver Geden, chercheur principal de l’Institut allemand pour les Affaires internationales et de Sécurité et vice-président du GT III du GIEC, a déclaré que « bien qu’elle ne remplace pas la réduction rapide et profonde des émissions, l’élimination du dioxyde de carbone (CDR) sera nécessaire pour faire face aux émissions difficiles à éliminer et, à terme, pour réduire la température mondiale. La CDR actuelle est principalement basée sur les forêts, mais il est nécessaire d’accélérer et de déployer rapidement à grande échelle d’autres méthodes de CDR permettant une élimination permanente du CO2, avec le soutien d’une gouvernance plus forte et d’un meilleur suivi. »
Le rapport met en lumière le besoin urgent de renforcer les stratégies d’adaptation au climat qui traitent de manière proactive les événements extrêmes simultanés et interconnectés et assurent la résilience des plus vulnérables.
Le rapport souligne également le rôle crucial des systèmes alimentaires dans l’action climatique, qui sont actuellement responsables d’environ un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il préconise la correction des inégalités existantes et souligne que les politiques doivent être adaptées aux contextes régionaux et socio-culturels, afin de permettre la mise en place de systèmes alimentaires justes et à faibles émissions de carbone.
Comme l’a expliqué M. Aditi Mukherji, directeur de la Plate-forme sur l’adaptation et l’atténuation des effets du changement climatique du CGIAR, « Les liens étroits entre l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques, la conservation de la biodiversité et les besoins sociétaux plus vastes, y compris en matière de sécurité alimentaire, exigent un changement transformateur dans la façon dont nous gouvernons conjointement les systèmes socio-écologiques à toutes les échelles. Plus important encore, en raison des risques croissants d’insécurité alimentaire, les politiques et les solutions doivent être conçues et mises en œuvre avec ceux qui souffrent le plus. »
La série de rapports 10 New Insights in Climate Science, lancée avec la CCNUCC lors de la COP depuis 2017, est une initiative collaborative de Future Earth, de The Earth League et du Programme mondial de recherche sur le climat qui synthétise les derniers développements dans la recherche sur le changement climatique. Le rapport de cette année représente les efforts collectifs de 67 chercheurs de premier plan originaires de 24 pays.
La Dr Wendy Broadgate, directrice du Pôle mondial de Future Earth, a conclu en ces termes : « La science montre que nous nous dirigeons vers un dépassement des prévisions de 1,5°C. Il est essentiel de minimiser ce dépassement si nous voulons réduire les risques encourus par les sociétés du monde entier. La COP28 doit être le point d’inflexion où l’action collective pour sortir des combustibles fossiles s’accélère. »
Liste complète des perspectives :
- Un dépassement des 1,5°C prévus devient rapidement inévitable. Il est essentiel de minimiser l’ampleur et la durée de ce dépassement.
- Une sortie rapide et bien gérée des combustibles fossiles est nécessaire pour rester dans la fourchette cible de l’Accord de Paris.
- Des politiques solides sont essentielles pour atteindre l’échelle nécessaire à l’élimination efficace du dioxyde de carbone (CDR).
- La dépendance excessive à l’égard des puits de carbone naturels est une stratégie risquée ; leur pertinence future est incertaine.
- Une gouvernance conjointe est nécessaire pour faire face aux urgences liées au climat et à la biodiversité.
- Les événements composés amplifient les risques climatiques et augmentent l’incertitude liée à ces derniers.
- La disparition des glaciers de montagne s’accélère.
- L’immobilité humaine dans les zones à risque climatique augmente.
- De nouveaux outils pour rendre la justice opérationnelle permettent une adaptation climatique plus efficace.
- La réforme des systèmes alimentaires peut contribuer à une action climatique juste.