La Cour pénale internationale a publié jeudi des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, “pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre” dans la guerre en cours à Gaza.
Les deux hommes auraient intentionnellement privé les civils de Gaza de nourriture, d’eau et de médicaments et équipements médicaux, ainsi que de carburant et d’électricité, et utilisé la famine comme méthode de guerre, allègue la CPI.
Les mandats d’arrêt allèguent également que les deux hommes ont privé les civils de Gaza de droits fondamentaux, notamment le droit à la vie et à la santé, et qu’ils ont intentionnellement dirigé des attaques contre la population civile de Gaza. La Chambre préliminaire I de la CPI a également constaté que Netanyahu et Gallant sont responsables d’autres actes inhumains.
Le président israélien Isaac Herzog a qualifié les mandats d’arrêt de “jour sombre pour la justice” dans un article publié sur X, ajoutant qu’ils sont un “sarcasme” pour ceux qui luttent pour la justice et “ignorent le sort des 101 otages israéliens détenus dans des conditions brutales par le Hamas à Gaza”.
Herzog a conclu : “Cette exploitation cynique des institutions juridiques internationales nous rappelle une fois de plus la nécessité d’une véritable clarté morale face à un empire maléfique iranien qui cherche à déstabiliser notre région et le monde, et à détruire les institutions mêmes du monde libre.”
Les 124 États membres de la Cour seraient tenus d’arrêter Netanyahu et Gallant s’ils pénétraient dans ces États, a indiqué le Financial Times dans un rapport, ajoutant que la CPI n’a aucun moyen de faire appliquer cette obligation.
Les détails La Cour a également émis un mandat d’arrêt contre le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif. Les responsables israéliens affirment que Deif a été tué dans une frappe aérienne à Gaza en juillet. Les procureurs de la CPI ont déclaré qu’ils avaient délivré le mandat d’arrêt car ils n’étaient pas en mesure de confirmer s’il est mort ou vivant.
La CPI a rejeté la contestation d’Israël concernant la compétence de la Cour sur “la situation dans l’État de Palestine” et sur les ressortissants israéliens.
La CPI a déclaré dans un communiqué que les mandats d’arrêt sont classés secrets, mais la chambre a décidé de publier les informations puisque la conduite “semble être en cours”. La chambre a également déclaré qu’elle considérait qu’il était dans l’intérêt des victimes de savoir que des mandats d’arrêt ont été délivrés.
Autres développements L’envoyé américain Amos Hochstein est en Israël pour des pourparlers avec les responsables israéliens sur un cessez-le-feu au Liban. Hochstein a quitté Beyrouth mercredi après deux jours de réunions avec des responsables libanais, selon le Washington Post.
Les États-Unis ont opposé leur veto à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies présentée mercredi qui appelait à un cessez-le-feu à Gaza, car elle n’était pas subordonnée à la libération des otages toujours détenus et n’a pas condamné le Hamas.
Le moins que l’on puisse dire est qu’il y a un manque de clarté sur les chiffres de victimes, mais que l’on est sur que de nombreux civils ont été touchés. Au moins 44 056 personnes ont été tuées à Gaza pendant la guerre et 104 268 ont été blessées, a rapporté le Post, citant le ministère de la Santé de Gaza. Au moins 3 558 personnes ont été tuées et 15 123 ont été blessées au Liban, a déclaré le rapport, citant le ministère de la Santé du Liban. Les organisations ne font pas de distinction entre civils et combattants.
Israël estime qu’environ 1 200 personnes ont été tuées dans l’attaque du 7 octobre 2023 et affirme que 377 soldats ont été tués dans son opération militaire à Gaza.