Le Premier ministre canadien, Mark Carney, est sous une pression croissante alors qu’il tente de naviguer des négociations commerciales controversées avec les États-Unis, le président Donald Trump ayant de nouveau menacé d’imposer un tarif de 35 % sur les importations canadiennes à partir du 1er août.
La dernière mise en garde de Trump intervient alors que les deux nations sont en train de régler un accord commercial plus large, des négociations de plus en plus tendues ayant suivi plusieurs concessions d’Ottawa.
Elles comprennent un récent retrait d’un projet de taxe sur les services numériques visant les géants de la tech, après que Washington a juré de mettre fin aux négociations commerciales à moins que le plan ne soit abandonné, selon les reportages de la BBC.
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L’approche de Carney, autrefois symbolisée par une métaphore de hockey combative et « des coudes en l’air », est désormais remise en question dans tout le spectre politique.
Les analystes et les commentateurs ont décrit sa posture commerciale comme incohérente, la chroniqueuse canadienne Robyn Urback la comparant à une « danse du poulet ». Les détracteurs font valoir le fait que céder sur la taxe numérique et ne pas répondre aux récentes escalades tarifaires concernant l’acier et l’aluminium mine sa promesse de résister à la pression américaine.
Alors que le gouvernement Carney continue de bénéficier d’un solide soutien national dans les sondages, certains politologues affirment que la stratégie globale du Premier ministre, à savoir la poursuite d’un vaste accord commercial et sécuritaire, manque de cohérence.
Blayne Haggart, professeur à l’Université Brock, a déclaré que les récentes revirements du Canada n’ont rien accompli, « moins que rien. »
D’autres, comme Roland Paris, ancien conseiller du gouvernement, font valoir qu’il est trop tôt pour juger et que l’accord final déterminera si Carney a capitulé ou a joué un jeu de stratégie à long terme.
La lettre de mise en garde de Trump contre les tarifs a également suscité une nouvelle critique de la politique pharmaceutique canadienne, accusant Ottawa de ne pas faire assez pour endiguer le flux de fentanyl à travers la frontière.
Malgré les frictions, Carney a évité toute action de représailles et a réitéré l’engagement du Canada à protéger ses travailleurs et ses industries.
Pour l’instant, l’accord États-Unis-Mexique-Canada est intact, de nombreux biens canadiens étant exemptés du tarif menaçant de 35 %.
Des politiciens canadiens de tous bords ont présenté un front uni. Pierre Poilievre, le chef conservateur, a promis un soutien total pour conclure un accord solide, tandis que le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a souligné l’unité nationale.
Les experts, y compris Fen Hampson de l’Université Carleton, mettent en garde contre le fait de juger prématurément les négociations, soulignant que les entreprises américaines souffriraient également des tarifs et que Carney a pris des mesures pour diversifier les échanges, notamment avec l’UE.
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Image : Shutterstock / Harrison Ha