Cette saison, la brigade des bols de la restauration rapide décontractée goûte à quelque chose de nouveau : une bonne dose de discipline en matière d’évaluation. Autrefois valorisés comme des entreprises technologiques disruptives, Chipotle Mexican Grill Inc (NYSE:CMG), CAVA Group Inc (NYSE:CAVA) et Sweetgreen Inc (NYSE:SG) sont désormais confrontés à une nette réinitialisation, les investisseurs réévaluant les attentes de croissance et la rentabilité future.
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Le retour à la normale des prix chez Chipotle
Chipotle, le poids lourd du secteur, a déjà perdu plus de 35 % depuis le début de l’année et se négocie actuellement près de son plus bas sur 52 semaines, à 38,30 dollars, un chiffre très éloigné de son plus haut à 66,74 dollars. Chipotle se négocie à environ 35 fois ses bénéfices anticipés, ce qui lui permet de conserver une prime par rapport à ses pairs dans la restauration traditionnelle. Toutefois, ce chiffre est inférieur de plus de moitié à son multiple historique sur 10 ans, ce qui montre que les plus fidèles histoires de croissance ne sont pas à l’abri d’un regard plus strict du marché.
Pour les investisseurs à long terme, cette compression des multiples pourrait indiquer une opportunité, mais l’ère de la croissance d’argent facile est révolue.
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Le refroidissement de l’introduction en bourse de Cava
Jusqu’à présent, Cava était le chouchou de la restauration rapide en 2024, avec une montée en flèche après son introduction en bourse et un ratio cours/bénéfices à trois chiffres. Aujourd’hui, l’action est retombée vers son plus bas sur 52 semaines, avec une valorisation plus proche de 56 fois les bénéfices, ce qui est plus un « redémarrage » qu’un « effondrement ».
C’est toujours assez cher, mais ce net retour à la normale suggère que le sentiment s’est refroidi, ce qui reflète les inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance du trafic et les difficultés à maintenir des prix premium sur un marché concurrentiel.
L’avenir de Sweetgreen reste prometteur
Sweetgreen, qui n’est toujours pas rentable, continue d’être valorisé en fonction de son ratio prix/ventes plutôt qu’en fonction de ses bénéfices. Les investisseurs misent sur l’échelle et la rentabilité, mais le marché fait preuve de moins de patience envers la croissance à tout prix. La trajectoire de son titre souligne ce sentiment : le scénario « payer maintenant pour les futures marges » est en train de perdre de sa vigueur dans cet environnement où le capital est plus rare.
Ce déclin collectif marque un changement radical par rapport à l’époque où ces noms étaient traités comme des startups technologiques à forte croissance. En fait, cette réinitialisation actuelle reflète un nouvel appétit du marché pour la valeur plutôt que pour le battage médiatique, même dans les marques appréciées des consommateurs.
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