Les dernières puces à intelligence artificielle de Huawei, présentées comme une étape majeure dans la volonté de la Chine d’acquérir son indépendance technologique, continuent de reposer sur des composants essentiels fournis par Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (NYSE:TSM), Samsung (OTC:SSNLF) et SK Hynix, selon une analyse de TechInsights.
Les conclusions mettent en évidence la dépendance continue de la Chine à l’égard de matériel étranger, même si Pékin cherche à étendre ses capacités nationales en matière de semi-conducteurs, a déclaré Bloomberg vendredi.
Le rapport a révélé que Taiwan Semiconductor avait produit les dies équipant les processeurs Ascend 910C de Huawei, tandis que Samsung et SK Hynix avaient fourni de la mémoire à haut débit (HBM2E) de génération plus ancienne utilisée dans des échantillons de puces séparés.
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Les deux entreprises coréennes ont souligné à Bloomberg qu’elles avaient stoppé leurs ventes à Huawei suite aux contrôles d’exportation américains en 2020 et qu’elles continuent de se conformer à la réglementation américaine. Huawei, qui a été ajouté à la liste des entités américaines sous la présidence de Donald Trump, n’a pas fait de commentaire pendant les vacances de la Semaine d’or en Chine.
Les autorités américaines ont resserré les contrôles sur les puces d’intelligence artificielle, la mémoire HBM et l’équipement nécessaire à leur fabrication, dans le but de limiter la capacité de Pékin à concurrencer Nvidia (NASDAQ:NVDA) en matière d’informatique avancée.
Malgré ces restrictions, Huawei a tiré parti de son inventaire stocké. Les analystes estiment que la société a acquis près de 3 millions de dies taïwanais via l’intermédiaire Sophgo avant que les sanctions ne coupent les ponts, et ces dies continuent d’alimenter les puces 910C, dont la production de masse a débuté plus tôt cette année.
Cependant, les risques d’approvisionnement s’accumulent. SemiAnalysis prévoit que Huawei pourrait faire face à des pénuries de mémoire à haut débit d’ici la fin de 2025, alors que des acteurs nationaux comme Changxin Memory Technologies (CXMT) s’efforcent de combler le fossé.
La pression sur la chaîne d’approvisionnement de Huawei s’est intensifiée après que des rapports de décembre 2024 ont suggéré que l’administration Biden envisageait d’inscrire Sophgo sur liste noire.
Les enquêteurs ont découvert une puce taïwanaise à semi-conducteurs à l’intérieur du processeur Ascend 910B de Huawei, ce qui a incité Taiwan Semiconductor à suspendre ses livraisons à Sophgo et à en informer le département américain du Commerce.
Washington a considéré Sophgo, une filiale du mineur de bitcoins Bitmain et un fournisseur d’entreprises d’État chinoises, comme une menace pour la sécurité nationale.
Huawei poursuit ses efforts pour rivaliser avec Nvidia en termes de performances en IA. Lors de sa conférence annuelle Huawei Connect, le président tournant Eric Xu a dévoilé un plan triennal visant à regrouper un grand nombre de processeurs Ascend via un nouveau système d’interconnexion UnifiedBus, affirmant qu’il peut transférer des données jusqu’à 62 fois plus vite que le NVLink144 de Nvidia à venir.
La présentation a mis en évidence la stratégie de Pékin visant à soutenir Huawei en tant que champion national au milieu des restrictions américaines, même si les analystes avertissent que les puces de Huawei sont toujours à la traîne de celles de Nvidia en termes de puissance de traitement brute et qu’elles restent sur des conceptions de 7 nanomètres.
Le déploiement très médiatisé des puces de Huawei reflète l’ambition de la Chine d’acquérir sa souveraineté technologique, mais les analystes avertissent que les vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement pourraient ralentir ses progrès.
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