L’économiste Peter Schiff avertit que les projets du président Donald Trump visant à introduire les deux entités en bourse sous une même bannière – la Federal National Mortgage Association (OTC: FNMA) ou Fannie Mae et Federal Home Loan Mortgage Corp. (OTC: FMCC) ou Freddie Mac — pourraient engendrer des risques économiques bien plus importants que ceux qui ont conduit à la crise financière de 2008.
Schiff met en garde les investisseurs sur une « garantie implicite »
Mardi, dans un post publié sur X, Schiff a partagé l’histoire des deux géants du crédit immobilier, en commençant par le président Franklin D. Roosevelt, qui créa Fannie Mae en 1933, suivi par le président Lyndon Johnson, qui en fit une entité parrainée par le gouvernement en 1968, mais « sans garantie de l’État », précise-t-il.
« Puis Richard Nixon créa Freddie Mac en 1970 pour concurrencer Fannie Mae, ce qui permit aux deux entités d’acheter pour la première fois des hypothèques non assurées par la FHA », explique Schiff, en soulignant une nouvelle fois que cela s’est fait « sans garantie de l’État ».
Selon Schiff, les investisseurs ont à tort pensé que le gouvernement serait toujours derrière ces deux entreprises, malgré les avertissements répétés du contraire. Il reconnaît néanmoins que cette hypothèse, autrement dit « la fameuse garantie implicite », s’est avérée correcte lorsque les deux entités ont été placées sous tutelle gouvernementale à la suite de la crise financière de 2008.
Schiff déclare que le plan de Trump va un peu plus loin, transformant cette « garantie implicite » tant critiquée en une garantie officielle. « Il affirme qu’elles conserveront leurs garanties ‘implicites’, mais une fois que le gouvernement reconnaît officiellement une telle garantie, elle cesse par définition d’être implicite et devient explicite », explique-t-il.
Une telle initiative, selon lui, pourrait s’avérer désastreuse. « Les dommages que Fannie et Freddie ont causés avant 2008 seront insignifiants comparés aux dégâts qu’ils pourraient causer s’ils étaient libérés de leur tutelle selon le plan de Trump », déclare Schiff, en ajoutant que cette décision pourrait être considérée comme « l’une des pires décisions économiques jamais prises par un président américain ».
Un « aléa moral » en préparation
La semaine dernière, Schiff avait averti qu’une fusion potentielle de Freddie et Fannie pouvait engendrer un « aléa moral » qui serait bien plus important que celui qui avait précédé la grande crise financière de 2008.
Cependant, le gestionnaire de fonds spéculatifs Bill Ackman, dont Pershing Square Holdings est l’un des plus grands actionnaires de Fannie Mae et de Freddie Mac, s’est prononcé en faveur du plan de Trump.
Ackman estime que les synergies résultant de cette fusion peuvent contribuer à réduire les taux hypothécaires. « Une fusion réduirait également les coûts et les risques de la surveillance gouvernementale puisqu’une seule institution existerait et qu’elle nécessiterait une surveillance de la FHFA », a-t-il déclaré dans un post sur X.
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