Le marché mondial du cuivre assimile les derniers risques alors que des défis multidimensionnels émergent dans des juridictions clés. Codelco, le plus grand producteur mondial de cuivre, a abaissé ses prévisions de production pour 2025 à une fourchette comprise entre 1,31 et 1,32 million de tonnes métriques, contre une estimation précédente située entre 1,34 et 1,37 million de tonnes.
Selon Reuters, le PDG Ruben Alvarado a écarté le risque d’une réduction qui mettrait en danger l’objectif à long terme de 1,7 million de tonnes d’ici 2030. Néanmoins, la baisse reflète les difficultés persistantes auxquelles est confrontée la société minière publique. La chute de la teneur du minerai, des coûts en capital élevés et des revers opérationnels continuent de mettre la pression sur le premier producteur de cuivre.
Un accident survenu en juillet dans la mine El Teniente de la société a obligé à un arrêt temporaire de l’extraction minière et de la fonte. Il pourrait falloir jusqu’à trois ans pour ramener cette opération, la plus grande et la plus rentable de l’entreprise, aux niveaux de production précédents. Des projets d’expansion tels que Rajo Inca à la mine Salvador et la montée en puissance de Ministro Hales ont permis de compenser une partie de la production perdue.
Lisez aussi : Le cuivre, un nouveau marché haussier comparable à l’or
Glencore évalue l’avenir de la fonderie Horne
Tandis que Codelco gère des défis internes, la pression monte également en Amérique du Nord. Glencore (OTCPK: GLCNF) envisage apparemment la fermeture potentielle de sa fonderie Horne à Québec, la plus grande opération de cuivre du Canada.
Reuters a rapporté que la décision était liée aux coûts élevés de la conformité environnementale et des mises à niveau opérationnelles. Cela affecterait également le raffineur de cuivre canadien dans la même province.
Les deux sites emploient ensemble environ 1 000 travailleurs et produisent plus de 300 000 tonnes par an. Les estimations suggèrent que la modernisation coûterait plus de 200 millions de dollars.
Un porte-parole de Glencore a nié la possibilité d’un arrêt des activités, mais a reconnu que les fonderies mondiales faisaient face à une « pression financière, réglementaire et opérationnelle croissante ». La société a noté que ses installations canadiennes continuaient à jouer un rôle essentiel dans l’approvisionnement en matières premières essentielles des marchés nord-américains et internationaux.
La fonderie Horne a presque un siècle. L’installation a été pionnière dans le recyclage des déchets électroniques, et continue de l’être. Elle traite environ 100 000 tonnes de déchets électroniques par an pour récupérer le cuivre, le nickel, le cobalt, l’or et l’argent. Une fermeture potentielle resserrerait encore l’offre mondiale de cuivre à un moment où les principaux producteurs ont signalé des perturbations.
Parallèlement, la demande en cuivre augmente. Selon un rapport de Wood Mackenzie, la demande pourrait augmenter de 24 % d’ici 2035. L’électrification, les infrastructures d’énergie renouvelable et la capacité croissante des centres de données sont les principaux moteurs de cette tendance. Le cabinet de conseil estime que pour répondre à cette demande, il faudra une capacité minière supplémentaire de 8 millions de tonnes métriques et 3,5 millions de tonnes de ferraille chaque année.
Sauf si une nouvelle offre ne se matérialise pas, il est probable que les déficits structurels persistent bien dans l’avenir, ce qui crée une volatilité des prix soutenue.
Surveillance des prix : Global X Copper Miners ETF (NYSE:COPX) a progressé de 51,77 % depuis le début de l’année.
A lire aussi :
Photo de Ziadi Lotfi via Shutterstock
