Le lieutenant général Jeffrey Kruse, le chef de l’Agence de renseignement de la défense des États-Unis (DIA), a été limogé à la suite d’un rapport qui contredisait les affirmations du président Donald Trump concernant l’efficacité des frappes sur les installations nucléaires iraniennes.
Al Jazeera rapporte que le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a annoncé le remaniement vendredi et a également écarté deux hauts dirigeants de la Marine.
Les licenciements, confirmés par des responsables à l’Associated Press et à Reuters, marquent le dernier d’une série d’épurations de haut niveau au sein du Pentagone.
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La controverse découle de l’examen initial de la DIA concernant les attaques américaines contre l’infrastructure nucléaire iranienne en juin.
L’évaluation de l’agence suggérait que l’opération n’avait causé que des dommages limités, remettant en cause la déclaration publique de Trump selon laquelle les installations avaient été détruites. La contradiction a suscité de vives critiques de la part du président, ce qui a conduit à une spéculation croissante sur la position de Kruse au sein de l’administration.
Aux côtés de Kruse, Hegseth a également évincé la vice-amiral Nancy Lacore, chef de la réserve de la Marine, et le contre-amiral Milton Sands, qui supervisait le commandement des guerres spéciales navales.
Les fonctionnaires n’ont donné aucune explication officielle concernant ces limogeages. Les trois dirigeants évincés ont tous exprimé leur incompréhension face à cette décision, bien que l’exigence de loyauté de la part de Trump au sein des agences gouvernementales ait été un thème récurrent de son second mandat.
Le sénateur Mark Warner (D-VA), vice-président du comité du renseignement du Sénat, a critiqué ce mouvement, avertissant que les actions de l’administration risquaient de compromettre l’indépendance du renseignement américain.
“Le licenciement d’un autre responsable de la sécurité nationale souligne la dangereuse habitude de l’administration Trump à traiter le renseignement comme un test de loyauté plutôt que comme une garantie pour notre pays”, a déclaré Warner cité par Al Jazeera.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Trump a limogé plusieurs dirigeants militaires de premier plan, notamment le président des chefs d’état-major interarmées, les chefs de la Marine et de la Garde côtière, ainsi que le directeur de l’Agence de sécurité nationale.
Le chef de l’Armée de l’air a également annoncé un départ anticipé à la retraite.
Hegseth a défendu ce turnover comme un moyen pour le président d’exercer son droit de choisir des dirigeants de haut niveau, bien que les critiques soutiennent qu’il risque de politiser les forces armées.
Au début de l’année, Hegseth a ordonné une réduction du nombre d’officiers supérieurs, notamment une réduction de 20 % des rangs à quatre étoiles.
Les licenciements font suite à un autre changement radical : Tulsi Gabbard, la directrice du renseignement national, a révoqué les habilitations sécurité de dizaines de fonctionnaires actuels et anciens à la demande de Trump, et a dévoilé une restructuration de son bureau, avec l’intention de réduire son personnel de plus de 40 % afin d’économiser des centaines de millions par an.
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Image : Shutterstock/Gil C