Aluminerie Alouette, le plus grand producteur d’aluminium du Canada et un fournisseur clé du marché américain, a annoncé un investissement de 1,5 milliard de dollars canadiens (1,1 milliard de dollars) dans ses installations du nord du Québec. La société, détenue par un consortium dirigé par Rio Tinto (NYSE:RIO), prend cet engagement malgré une pression croissante due aux tarifs imposés par les États-Unis et à l’incertitude du commerce mondial.
“L’annonce d’aujourd’hui, sur laquelle nous travaillons depuis plusieurs mois, ouvre la voie pour les décennies à venir pour nos employés actuels et futurs, nos communautés et nos partenaires commerciaux”, a déclaré Claude Gosselin, président-directeur général d’Aluminerie Alouette.
“Nous apprécions sincèrement la collaboration du gouvernement du Québec et d’Hydro-Québec pour leur confiance inébranlable dans le rôle essentiel que joue l’aluminium primaire dans la vitalité économique de notre région et de la province”, a-t-il ajouté.
Cet investissement fait suite à la signature d’un nouvel accord de fourniture d’énergie à long terme avec Hydro-Québec qui garantira l’approvisionnement en électricité jusqu’en 2045. Avec une capacité annuelle de 630 000 tonnes métriques, l’installation de Sept-Îles est un élément critique des chaînes d’approvisionnement de l’aluminium en Amérique du Nord.
Appartenant à un consortium comprenant Rio Tinto (40 %), Hydro Aluminium (20 %), AMAG Austria Metall (20 %), Marubeni (13,33 %) et QUALIUM (6,67 %), Aluminerie Alouette emploie environ 950 personnes et représente le plus grand employeur privé de la région.
L’aluminium produit au Québec est particulièrement important pour les États-Unis, qui ne disposent que de quatre fonderies d’aluminium primaire opérationnelles, ce qui est insuffisant pour répondre aux besoins nationaux. Le Canada fournit environ 2,7 millions de tonnes métriques d’aluminium aux États-Unis chaque année, soutenant des secteurs allant de l’automobile et de l’aérospatiale à l’emballage alimentaire. Les États-Unis ont toutefois menacé d’imposer des tarifs allant jusqu’à 50 % sur l’aluminium canadien, une mesure largement critiquée comme étant contre-productive.
“Les États-Unis ont besoin du Québec pour répondre à leur demande, d’autant plus que nous produisons 70 % de tout l’aluminium en Amérique du Nord”, a déclaré la ministre québécoise de l’Économie Christine Frechette, selon à Bloomberg. Cependant, avec les tarifs imposés par les Etats-Unis, l’aluminium canadien perd des parts de marché, et les fabricants américains font face à la hausse des prix des biens essentiels, tandis que les producteurs canadiens cherchent des acheteurs alternatifs en Europe.
L’industrie canadienne de l’aluminium a pris des mesures pour protéger l’intégrité de son marché, notamment en soutenant le nouveau système de surveillance des importations et les dispositions du “Pays d’affinage et de coulée” de Finances Canada conçues pour bloquer le commerce inéquitable. Jean Simard, Président de l’Association de l’aluminium du Canada, a noté que l’aluminium canadien “n’est pas et ne sera pas une porte dérobée pour le commerce inéquitable”, soulignant le rôle de leader du Canada en matière de traçabilité et de durabilité.
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