Mercredi, un juge fédéral a ordonné la libération de plus de 300 personnes interpellées dans le cadre des opérations fédérales d’application des lois sur l’immigration dans la région de Chicago, estimant que de nombreuses arrestations avaient probablement enfreint un décret de consentement de longue date limitant les détentions sans mandat.
Le juge fixe des délais stricts pour l’examen du dossier par le DHS
Selon un rapport de l’Associated Press, l’ordonnance du juge fédéral américain Jeffrey Cummings fait suite à une directive publiée quelques instants plus tôt, exigeant que le ministère de la Sécurité intérieure libère 13 personnes arrêtées dans l’Illinois mais transférées dans des centres de détention au Texas, au Missouri et dans d’autres États. Le magistrat a estimé que ces détentions allaient à l’encontre de l’accord Castañon Nava, qui interdit aux agents d’arrêter des personnes sans mandat sauf dans des conditions particulières.
Cummings a donné trois délais stricts au DHS. Ce vendredi, le département doit transmettre les détails sur le statut et le risque de fuite de 615 personnes que les services d’Immigration and Customs Enforcement (ICE) auraient détenues sans mandat entre juin et début octobre. Le 19 novembre, le DHS devra fournir des rapports d’état à jour sur toutes les personnes arrêtées à Chicago par l’ICE et le US Customs and Border Protection pendant la même période.
Les immigrés non-violents en détention sont éligibles à une libération sous caution
Ceux qui ne sont pas considérés comme des menaces pour la sécurité peuvent être libérés sous caution d’un montant de 1 500 dollars et placés sous surveillance, notamment avec un bracelet électronique GPS, tandis que les personnes à haut risque peuvent rester en garde à vue.
Les avocats du gouvernement, s’exprimant à Axios, ont déclaré que la constitution des dossiers requis serait “un défi important” et ont indiqué qu’ils pourraient faire appel.
Les défenseurs contestent les tactiques de l’ICE dans le cadre du décret de consentement
Les défenseurs ont salué ce jugement comme une réprimande majeure aux tactiques de l’ICE dans le cadre de la “Opération Midway Blitz”, la vaste montée en puissance des mesures d’application de la loi de l’administration Trump à Chicago et dans ses environs.
“Cette affaire va montrer que tout cela, toutes les tactiques du [chef de la patrouille frontalière Gregory] Bovino, toutes les tactiques de l’ICE, ont été illégales dans la très, très grande majorité des arrestations”, a déclaré au Chicago Tribune Mark Fleming du National Immigrant Justice Center.
Selon un communiqué de presse distinct, l’American Civil Liberties Union de l’Illinois et le National Immigrant Justice Center avaient intenté un premier procès en mars pour faire appliquer le décret Castañon Nava après que l’ICE a prétendument détenu 26 personnes sans mandat au début du second mandat de Trump.
A lire aussi :
Photo gracieuseté : photobyphotoboy sur Shutterstock.com
