Le gouvernement américain s’apprête à réviser pour la première fois depuis 2018 sa liste des minéraux critiques. La proposition envisagée permettrait d’ajouter six nouvelles marchandises à la liste, considérées comme vitales pour la sécurité nationale et la stabilité économique.
Le projet de liste pour 2025, publié lundi par le ministère de l’Intérieur et élaboré par l’US Geological Survey, porterait le nombre de minéraux critiques à 54. Le cuivre, l’argent, la potasse, le silicium, le rhénium et le plomb figurent parmi les recommandations pour inclusion sur la liste. L’arsenic et le tellure devraient être supprimés.
“Le président Trump a clairement indiqué que le renforcement de la sécurité économique et nationale des États-Unis passe par la sécurisation des ressources qui alimentent notre mode de vie”, a déclaré dans un communiqué Doug Burgum, secrétaire du ministère de l’Intérieur. “Ce projet de liste des minéraux critiques fournit une feuille de route claire et scientifique visant à réduire notre dépendance à l’égard des ennemis étrangers, à étendre la production nationale et à libérer l’innovation américaine.”
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En vertu de la loi sur l’énergie de 2020, cette liste doit être mise à jour tous les 3 ans, ce qui permet d’orienter les efforts d’investissement fédéral, d’octroi de permis et de récupération des ressources. La liste permet également d’identifier les points faibles des chaînes d’approvisionnement nationales, ce qui contribue à atténuer les risques pour les industries américaines.
Cette révision marque la première fois que le cuivre et la potasse sont considérés comme critiques, ce qui reflète les préoccupations concernant les barrières commerciales potentielles et les perturbations de l’approvisionnement au Canada et au Mexique. L’argent a été ajouté pour se prémunir contre un choc à faible probabilité mais à fort impact provenant du Mexique, tandis que le plomb et le rhénium, tous deux exclus de justesse en 2022, ont cette fois été retenus selon la nouvelle méthodologie.
Sarah Ryker, directrice par intérim de l’USGS, a déclaré que le nouveau modèle représentait “une évaluation des risques de nouvelle génération” conçue pour mesurer à la fois la probabilité et les retombées économiques des perturbations de l’approvisionnement.
“Les industries basées sur les minéraux ont contribué à hauteur de plus de 4 000 milliards de dollars à l’économie des États-Unis en 2024, et avec cette méthodologie, nous pouvons déterminer quelles industries pourraient ressentir le plus les impacts des perturbations de l’approvisionnement et comprendre où les investissements stratégiques nationaux ou les relations commerciales internationales pourraient contribuer à atténuer les risques”, a-t-elle déclaré.
Ce changement de politique pourrait aider des projets nationaux tels que le Resolution Project de Rio Tinto (NYSE:RIO) et BHP (NYSE:BHP) en Arizona, le Copper World Project de Hudbay Minerals (NYSE:HBM), mais aussi le controversé Pebble Project en Alaska, porté par Northern Dynasty Minerals (OTCQX:NDM).
La méthodologie révisée a testé plus de 1 200 scénarios de perturbation sur 84 marchandises minérales et 402 industries. Elle a mis en évidence le samarium, le rhodium, le lutétium, le terbium et le dysprosium comme présentant certains des risques les plus importants pondérés par la probabilité, en particulier pour les chaînes d’approvisionnement de la défense et des semi-conducteurs.
Même si ces risques semblent faibles lorsqu’ils sont mesurés par rapport à l’économie américaine, le rapport avertit que la perturbation effective de l’approvisionnement en un seul minéral pourrait avoir des répercussions dans des secteurs entiers.
Le projet sera publié au registre fédéral le 26 août, ce qui ouvrira une période d’observations publiques de 30 jours. La version finale pourrait également envisager l’ajout du charbon métallurgique et de l’uranium, actuellement exclus en tant que combustibles, avant d’être finalisée plus tard cette année.
Surveillance des prix : L’iShares Copper and Metals Mining ETF (NASDAQ:ICOP) a clôturé la journée à 31,95 dollars, en hausse de 0,06 %. Il est en hausse de 25,20 % depuis le début de l’année.
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