Le président Donald Trump a signé jeudi deux décrets exécutifs visant à faire progresser le rôle des actifs numériques dans le système financier américain. Un décret permet aux plans de retraite 401(k) d’inclure les cryptomonnaies, tandis que l’autre vise ce que l’administration qualifie de pratiques bancaires discriminatoires à l’encontre des sociétés crypto.
Le premierdécret ordonne au ministère du Travail de réévaluer ses conseils, qui limitent actuellement l’exposition aux actifs alternatifs dans les régimes de retraite parrainés par l’employeur.
Cette initiative, qui vise à réviser les interprétations réglementaires en vertu de la loi sur la sécurité des revenus de retraite des employés (ERISA), donne également pour instruction à la Securities and Exchange Commission et au département du Trésor d’envisager des mises à jour réglementaires susceptibles d’étendre l’accès des particuliers aux actifs numériques par le biais de voies d’accès dédiées aux investisseurs accrédités.
Cette directive s’appuie sur les actions antérieures de Trump liées au secteur de la cryptographie, notamment une réserve stratégique d’actifs numériques et une initiative nationale visant à promouvoir le leadership américain dans le domaine de la cryptographie.
Gerry O’Shea, de Hashdex, a décrit ce dernier décret comme une opportunité pour les sponsors de régimes de retraite de faire appel à des experts en actifs numériques sur l’inclusion sûre et structurée de la crypto dans les portefeuilles à long terme.
Dans un second décret exécutif, Trump a pris des mesures visant à interdire aux régulateurs fédéraux d’utiliser le « risque réputationnel » comme raison pour bloquer ou décourager les banques à fournir leurs services aux entreprises du secteur de la crypto.
Ce langage, utilisé par des organismes tels que la Réserve fédérale, a été examiné de près par les législateurs et l’industrie de la cryptographie, qui soutiennent qu’il a été mal utilisé pour justifier les fermetures de comptes et restreindre l’accès aux services bancaires.
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Les détracteurs ont longtemps soutenu que de telles actions équivalaient à une forme de « Operation Choke Point 2.0 », en référence à une initiative de 2013 qui avait limité les services financiers pour des secteurs considérés comme risqués.
Le nouveau décret de Trump vise à éliminer cette marge d’appréciation, s’alignant sur les promesses antérieures de la Réserve fédérale, du Bureau du contrôleur de la monnaie (OCC) et de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) de cesser d’utiliser le risque réputationnel comme norme de surveillance.
Les législateurs républicains ont salué ce décret.
French Hill, président du comité des services financiers de la Chambre des représentants (R-AR), l’a qualifié de « pas important » vers la protection des Américains contre la discrimination financière motivée par des intérêts politiques.
Le sénateur Cynthia Lummis (R-NY) a ajouté que ce décret apportait de la « transparence et de la responsabilité » à ce qu’elle avait caractérisé comme un abus de pouvoir sous l’administration Biden.
Les deux décrets soulignent un virage politique plus large sous Trump visant à normaliser la crypto en tant que partie intégrante des systèmes financiers traditionnels.
Alors que le ministère du Travail de l’ère Biden avait mis en garde contre les risques spéculatifs dans les allocations de crypto-retraites, l’administration Trump positionne au contraire les actifs numériques comme étant au cœur de l’innovation et du choix des investisseurs.
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