La ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland, a démissionné lundi, invoquant des divergences de vues avec le Premier ministre Justin Trudeau concernant les tarifs douaniers américains anticipés.
Qu’est-il arrivé? Freeland, qui occupait également le poste de vice-Premier ministre, a démissionné quelques heures avant de devoir présenter un rapport économique au Parlement. Dans une lettre à Trudeau, Freeland a remarqué qu’elle avait pris cette décision à la suite de la suggestion du Premier ministre de prendre une position différente au sein de son Cabinet.
Elle a également réfléchi aux tarifs douaniers de 25 % proposés par le président élu Donald Trump.
“Nous devons prendre cette menace extrêmement au sérieux. Cela signifie que nous devons garder notre poudre sèche sur le plan fiscal aujourd’hui, afin d’avoir les réserves dont nous pourrions avoir besoin pour une éventuelle guerre commerciale”, a-t-elle écrit.
Chrystia Freeland, journaliste de renom et membre clé du cabinet de Trudeau depuis 2015, a occupé de multiples rôles de haut niveau, dont celui de ministre des Affaires étrangères. Fait intéressant, son prédécesseur, Bill Morneau, a démissionné en raison d’un désaccord avec Trudeau en 2020, alors qu’ils étaient en désaccord sur les problèmes liés aux programmes de soutien du revenu liés à la COVID-19.
Entre-temps, le ministre du Logement, Sean Fraser, ne sollicitera pas de nouveau mandat en Nouvelle-Écosse et quittera le Cabinet fédéral lors du prochain remaniement, selon les nouvelles de la CBC. Le remaniement, qui pourrait avoir lieu dès mercredi, pourrait voir l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, rejoindre le Cabinet.
Pourquoi c’est important La démission de Freeland est le signe d’un affaiblissement supplémentaire du gouvernement Trudeau, à l’aube de la prochaine année électorale.
Figure largement respectée, elle a joué un rôle essentiel dans la protection des intérêts commerciaux du Canada et a été l’architecte de la réponse du Canada à la renégociation de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada au cours du premier mandat de Trump. Avec la démission de Freeland, Trudeau perd un négociateur très compétent à un moment crucial pour les relations commerciales internationales et les défis économiques nationaux.
Trudeau maintient sa position selon laquelle l’imposition de tarifs douaniers serait préjudiciable pour les deux parties.
“Ne nous leurrons pas, des tarifs de 25 % sur tout ce qui va aux États-Unis serait catastrophique pour l’économie canadienne”, a déclaré Trudeau selon AP News, précisant que des tarifs sur l’énergie canadienne et diverses exportations de marchandises rendraient la vie plus chère aux États-Unis.
Entre novembre 2023 et octobre 2024, le Canada a exporté pour plus de 172 milliards de dollars canadiens (120,74 milliards de dollars) de produits énergétiques vers les États-Unis et pour 80,4 milliards de dollars canadiens (56,44 milliards de dollars) de véhicules automobiles et de pièces mécaniques. Ford Motor Co. (NYSE:F) et General Motors (NYSE:GM) ont des activités notables au Canada, tout comme des fabricants étrangers tels que Fiat Chrysler Automobiles, Honda et Toyota.
La crise interne a fait baisser la popularité du Parti libéral. Les sondages montrent que le gouvernement Trudeau est loin derrière le Parti conservateur, et les prochaines élections fédérales auront lieu au plus tard en octobre 2025.
Réaction du marché: USD/CAD a augmenté de 0,11 % sur la journée, pour clôturer la séance de négociation à 1,4241. Depuis la réélection de Donald Trump, le taux de change a augmenté d’environ 3 %.
Lecture suivante:
• Trump déclare que l’engagement de 100 milliards de dollars de SoftBank aux États-Unis est une « démonstration monumentale de confiance en l’avenir de l’Amérique »
Photo : Photocosmos1 via Shutterstock