Les marchés européens ont chuté mardi et les contrats à terme sur actions américaines ont suivi le mouvement, sous le poids d’une escalade des tensions géopolitiques après que le président russe Vladimir Poutine a révisé la doctrine nucléaire du pays pour élargir les conditions de déploiement des armes nucléaires.
La décision de Poutine de faciliter le seuil des frappes nucléaires a été prise un jour seulement après que la Maison Blanche ait donné l’autorisation à l’Ukraine de déployer des missiles ATACMS américains de longue portée sur le territoire russe.
L’indice Euro STOXX 50, suivi par le SPDR DJ Euro STOXX 50 ETF (NYSE:FEZ) et l’indice STOXX 600 ont respectivement chuté de 1,2 % et de 0,8 %, tous deux se dirigeant vers leurs plus bas niveaux de clôture depuis la mi-août.
Poutine élargit la doctrine nucléaire en plein milieu d’une frappe ukrainienne soutenue par les États-Unis
Mardi, l’Ukraine aurait effectué sa première frappe ATACMS sur un site militaire près de Karachev, dans la région de Briansk, à environ 70 km de l’Ukraine, selon des informations de RBC Ukraine.
RBC Ukraine a cité une source des forces de défense confirmant une frappe réussie, marquant la première utilisation de ces missiles à longue portée dans un tel contexte. La Russie a reconnu l’attaque.
« En effet, pour la première fois, nous avons utilisé des ATACMS pour frapper le territoire russe. La frappe a été effectuée contre une installation de la région de Briansk, et elle a été touchée avec succès », a rapporté la source.
Lundi, la veille, le secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour les affaires hémisphériques occidentales, Brian A. Nichols, a confirmé que la Maison Blanche avait donné son autorisation à l’Ukraine d’utiliser des armes à longue portée pour viser le territoire russe.
Réaction des marchés européens: l’euro et les actions bancaires chutent
Les développements géopolitiques ont déclenché une nette vente sur les actions européennes. En Pologne, l’indice boursier WIG20 a chuté de 2,5 %, reflétant la proximité du pays au conflit et son exposition accrue aux risques régionaux.
Les banques européennes ont également été durement touchées par la baisse, l’indice bancaire ayant reculé de 2,2 %. Parmi les établissements financiers les plus touchés, on trouve CaixaBank SA (OTCPK:CAIXY), qui a chuté de 5,1 %, FinecoBank Spa (OTCPK:FCBBF), en baisse de 4,2 %, et Unicredito Spa (OTCPK:UNCFF), qui a perdu 3,3 %.
L’euro a également souffert, perdant 0,3 % pour se situer à 1,0550 USD par rapport au dollar américain, les traders ayant cherché la sécurité dans le billet vert face à la montée des risques géopolitiques.
Vol vers la sécurité: les obligations et l’or brillent
Le niveau accru des risques géopolitiques a stimulé la demande pour les actifs refuges. Les rendements des bons du Trésor américain à long terme ont baissé de 4 à 5 points de base, faisant monter les prix des obligations. L’iShares 20+ Year Treasury Bond ETF (NASDAQ:TLT) pourrait bénéficier de solides gains suite à ce mouvement.
L’or a progressé de 1 %, accentuant ainsi un rebond de 1,9 % observé lors de la séance précédente, les investisseurs recherchant un abri face à l’incertitude croissante.
Action avant marché américain
Les contrats à terme sur actions américaines ont reflété la prudence des investisseurs à l’étranger, avec des contrats à terme sur le Dow Jones en baisse de 0,4 %, des contrats à terme sur le S&P 500 en baisse de 0,3 %, et des contrats à terme sur le Nasdaq 100 en baisse de 0,1 %.
Walmart Inc. (NYSE:WMT) a grimpé de plus de 3 % dans les transactions avant l’ouverture du marché après avoir annoncé des résultats trimestriels plus solides que prévu.
Au sein des actions de défense, Lockheed Martin Corp. (NYSE:LMT) a gagné 0,9 %, tandis que Boeing Co. (NYSE:BA) a reculé du même pourcentage.
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