Bienvenue dans ce 10ᵉ volet de notre plongée au cœur du Metaverse ! Aujourd’hui, nous allons du côté de la Chine : l’empire du milieu a récemment fait plusieurs annonces sur le Metaverse, dans le but de « réguler » ces espaces virtuels. La Chine semble déterminée à vouloir s’imposer dans le Metaverse, et y instaurer son crédit social… Naturellement, des questions légitimes se posent : pourquoi cet intérêt soudain au Metaverse ? Dans quel but ? Nous tenterons de répondre à tout cela dans cette nouvelle plongée au cœur du Metaverse.
Un plan « d’action national »
Le gouvernement chinois a décidé de mettre en place « un plan d’action national » pour le Metaverse. Ce plan, dévoilé le 11 septembre 2023 par le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies, met en collaboration les meilleurs chercheurs et ingénieurs du pays avec des géants de la tech locale, comme Tencent ou Huawei, le tout supervisé par quatre départements du gouvernement de Beijing.
Le plan se concentre sur la mise en place de « grappes industrielles » centrées sur les technologies émergentes, agissant comme hub d’innovation pour l’internet nouvelle génération et les espaces interactifs.
Le plan souligne l’importance émergente de ces technologies dans multiples secteurs ; l’électroménager, l’automobile, l’aérospatial, l’automobile et la manufacture. La Chine veut faire passer son industrie à l’étape supérieure, en réduisant leur dépendance aux technologies étrangères.
Jusque-là, tout va bien, ce qui cloche en fait, c’est la dernière partie du plan qui veut « établir un cadre de gouvernance robuste pour l’écosystème. » Le plan est simple : la Chine veut établir des normes internationales pour le Metaverse.
Aux premiers abords, c’est une excellente idée ; le ministère explique par exemple que la définition même de Metaverse crée un débat, les experts devraient donc se réunir pour en établir une définition pure.
Un passeport électronique douteux
C’est quand on commence à se concentrer sur les détails que les choses se corsent : le gouvernement chinois suggère la mise en place d’un passeport électronique pour le Metaverse et l’internet 3.0. Cette proposition a même été faite au UIT, agence spécialisé dans les technologies international, soutenu par l’ONU.
Le système envisagé par la Chine ressemble étrangement beaucoup (trop) à son système déjà très controversé de crédit social. Introduit en 2014, ce système évalue et récompenses, ou punis bien sûr, les citoyens en fonction de leur comportement.
Régulation plutôt que décentralisation
La Chine envisage d’appliquer un système similaire dans le Metaverse, pour contrôler et surveiller les utilisateurs. Ce système analyserait les utilisateurs sur leurs caractéristiques « naturelles et sociales » et ces infos seraient partagés avec les forces de l’ordre pour « Maintenir l’ordre et la sécurité dans les mondes virtuels. »
La Chine désire donc transformer le pays en superpuissance du Metaverse et le contrôler comme elle le fait dans son pays. Heureusement pour nous, l’IUT n’a pas encore rendu sa décision, qui sera votée lors de la prochaine réunion du conseil.
Huawei, Tencent et Cie
Huawei, Tencent, accompagnés d’Ant Group, Baidu et NetEase et d’autres, sont en figure de proue de ce plan national. L’idée est simple : créer une synergie entre les intentions gouvernementales et l’expertise privée. Un groupe de travail, donc, orchestré par le ministère de la technologie et de l’information chinois.
« Tokenless » mais pas sans ambition
Pékin est connu pour son désamour des cryptos en tout genre, mais ne renonce pas pour autant au Web 3.0. En effet, le pays espère créer un Metaverse « sans jetons », autrement dit, sans cryptos. Une approche inédite dans le Metaverse où beaucoup de modèles économiques sont basés sur des tokens.
Leur idée de Metaverse est un espace sur lequel les réalités virtuelles et physiques vivent en harmonie, créant ainsi un nouveau modèle économique qui projettera le pays sur les sommets du monde.
Le développement du Metaverse en Chine soulève des questions importantes sur la confidentialité et la gouvernance dans ces espaces virtuels. Bien loin de mondes libres intriguant, Pékin veut imposer un Metaverse très contrôlé, régis par la surveillance des utilisateurs et le contrôle gouvernemental.
L’approche chinoise prône la régulation plutôt que la décentralisation – le principe phare des technologies émergentes. L’UE a déclaré cet été vouloir aussi réguler les espaces virtuels, mais de manière plus simple et plus protectrice pour les consommateurs que la Chine.
Ce modèle chinois du Metaverse pose des questions éthiques en matière de droits de l’homme, notamment concernant la liberté d’expression et la vie privée. Reste à voir comment la communauté internationale réagira à cette tentative de Pékin de façonner le futur du Metaverse à son image, et quel impact cela aura sur la dynamique globale de ces mondes virtuels.
Rangez vos masques, cette plongée au cœur du Metaverse est terminée ! La Chine se lance dans l’aventure du Metaverse avec un plan qui mélange technologie et gouvernance stricte. C’est un pas intrigant vers un Metaverse made in China, où l’innovation rencontre un contrôle gouvernemental… un peu flippant. Bon week-end et à la semaine prochaine pour une nouvelle plongée au cœur du Metaverse !
Sources : China Gov, China Briefing, L’éclaireur
Sur le même sujet :
Plongée au cœur du Metaverse #9 : Metaverse du monde réel et Lycée virtuel style Anime
La Chine s’associe à des géants comme Huawei et Tencent pour travailler sur le metaverse
Plongée au cœur du Metaverse #4 : Metaverse européen, Alibaba et éducation en 4D
The post Plongée au cœur du Metaverse #10 : La Chine veut son crédit social sur le Metaverse appeared first on Cryptonews France.