Gérer les risques et l’exposition en Asie

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HONG KONG, 19 avril 2023 /PRNewswire/ — Le marché asiatique se consolide enfin après une forte reprise. Un tournant majeur dans la performance du marché asiatique a déclenché un regain d’intérêt de la part des investisseurs mondiaux pour augmenter leur allocation à l’Asie. De son cours le plus élevé à son cours le plus bas, l’indice MSCI China a rebondi de manière étonnante de +59 % après une baisse de -62 %. 

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Silverhorn CIO Marco Klaus

Le marché asiatique se consolide enfin après une forte reprise. Un retournement majeur dans la performance du marché asiatique a déclenché un regain d’intérêt de la part des investisseurs mondiaux pour augmenter leur allocation à l’Asie.

Fort de ses 17 années d’expérience sur le terrain en Asie, Marco Klaus, directeur des investissements de Silverhorn, explique comment les investisseurs mondiaux devraient évaluer les risques et l’exposition avant d’engager des capitaux en Asie.

La Chine et l’Asie représentent une part importante du secteur de l’investissement. Quel degré d’exposition un investisseur mondial doit-il envisager dans son portefeuille ?

Marco Klaus : Cette question est un excellent point de départ pour les investisseurs. Il est certain que la part de l’Asie dans le PIB mondial, qui est d’environ 45 % aujourd’hui et devrait atteindre 50 % d’ici à 2030, constitue une extrémité de l’extrême. De même, si l’on considère l’augmentation de la classe moyenne dans la région, la consommation devrait contribuer à hauteur de 50 % ou plus à la consommation mondiale d’ici à 2030, ce qui illustre son pouvoir dans un contexte mondial.

À l’inverse, si l’on considère l’indice MSCI All Country World, la part allouée à l’Asie est nettement plus faible. Elle est d’environ 10 % à ce jour. Selon nous, la bonne exposition à l’Asie se situe aujourd’hui entre 20 et 30 %.

Cette fourchette de 20 à 30 % est relativement élevée pour un investisseur opérant à l’échelle mondiale en dehors de l’Asie. Comment l’exposition peut-elle être répartie entre différentes classes d’actifs ?

Marco Klaus : La taille n’est pas nécessairement un problème. L’Asie offre de vastes opportunités sur les marchés des actions et des titres à revenu fixe. Les investisseurs peuvent envisager une approche multiactifs. Ils peuvent également choisir de diversifier leurs investissements sur les marchés publics et privés afin d’exploiter différents moteurs de croissance. Aujourd’hui, l’exposition à l’écosystème dynamique des startups en Chine, en Inde et en Asie du Sud-Est offre d’immenses avantages en termes de diversification pour un portefeuille mondial.

Qu’est-ce qui empêche les investisseurs mondiaux de se développer davantage en Asie ?

Marco Klaus : Les raisons sont multiples, en particulier le manque de familiarité, la perception d’un risque élevé et les préférences nationales. L’Asie est un continent complexe, et même après 17 ans de présence sur le terrain, je dois encore suivre de près l’évolution de la situation et consulter régulièrement mes partenaires pour avoir une vue d’ensemble du paysage. La région se compose de multiples pays, cultures et singularités de marché, ce qui nécessite une proximité avec le marché et la compréhension d’un système complexe.

S’engager dans la région mobilise des ressources ; cela nécessite une équipe dédiée pour suivre l’évolution rapide du marché et, s’il n’y a pas déjà une équipe en place, des déplacements fréquents sont nécessaires pour comprendre ce qui se passe réellement sur le terrain. Cette démarche n’était ni possible ni pratique ces dernières années. Toutefois, il existe des partenaires locaux dignes de confiance qui peuvent également jouer un rôle essentiel en saisissant les opportunités de diversification qui existent.

Une autre préoccupation des investisseurs internationaux concerne le risque politique. La répression du secteur de l’éducation a fait disparaître des milliards de dollars du jour au lendemain. Comment peut-on gérer ça ?

Marco Klaus : Le risque politique est réel et tend à fluctuer. Au cours des deux dernières années, il se situait clairement à l’extrémité supérieure du spectre et touchait de nombreux secteurs. Il semble que nous entrions à présent dans une phase de diminution du risque politique. Les excès et les pratiques commerciales indésirables ont été corrigés et l’accent est clairement remis sur la croissance. Les autorités chinoises ont tendance à laisser les choses se dérouler librement jusqu’à ce que la dynamique soulève des inquiétudes quant aux risques systémiques (par exemple, l’immobilier) ou aille à l’encontre des objectifs à long terme du Parti (par exemple, le poids des frais de soutien scolaire après l’école sur les dépenses des ménages).

Il est compréhensible que de tels incidents laissent des traces. La répression du secteur du soutien scolaire a été une expérience douloureuse pour les investisseurs étrangers. Cela dit, elle représentait moins de 1 % de la capitalisation boursière de la Chine (Briefing Silverhorn sur la Chine « Schooled by education’s new rules » (Les nouvelles règles en matière d’éducation), août 2021) et n’aurait donc eu qu’un impact limité sur un portefeuille diversifié. Par conséquent, mon conseil est simple : diversifiez-vous, alignez-vous sur les orientations politiques et soyez à l’écoute des signaux. Ce dernier point est le plus difficile et nécessite un accès plus important à l’expertise, que celui dont disposent certains investisseurs internationaux en l’absence d’un partenaire.

Comment la constitution d’un portefeuille peut-elle atténuer ces risques ?

Marco Klaus : La constitution d’un portefeuille est cruciale pour atténuer les risques inhérents aux marchés asiatiques qu’il s’agisse du risque politique, du risque de gouvernance d’entreprise ou du risque de fluctuation des taux de change, pour n’en citer que quelques-uns. La même logique s’applique ailleurs.

Tout d’abord, il est important de mettre en place un cadre de politique d’investissement. Une fois que vous savez combien vous voulez consacrer à l’Asie, vous devez réfléchir aux différents risques. Le cadre de la politique d’investissement implique donc que l’on commence à réfléchir de manière descendante du point de vue des risques macroéconomiques ou politiques. Par exemple, quelle part de risque de marché directionnel souhaitez-vous prendre dans votre portefeuille à un moment donné ?

Ensuite, réfléchissez à la manière dont vous souhaitez investir dans les différentes catégories d’actifs et aux profils de risque et de rendement correspondants, ainsi qu’à leur corrélation, afin de constituer un portefeuille solide. Ce qui est formidable, c’est qu’aujourd’hui, cette région offre un ensemble d’opportunités plus important que jamais. Il est non seulement possible de prendre des positions à long terme sur le marché, mais aussi d’obtenir des rendements à partir de diverses stratégies appliquant des techniques de vente à découvert ou de couverture.

Et grâce aux marchés privés, les investisseurs peuvent saisir des opportunités de croissance qui ne sont pas disponibles sur les marchés publics. Dans quelques années, lorsque ces entreprises auront atteint leur maturité et qu’elles seront cotées en bourse, vous pourrez peut-être y participer. D’ici là, une grande partie de la création de valeur se fait sur le marché privé.

Quelles sont, selon vous, les opportunités à court terme ?

Marco Klaus : L’année passée a montré qu’il était difficile de rester investi dans un environnement très difficile où les choses semblaient aller de mal en pis.

Cependant, la situation actuelle offre de nombreuses et intéressantes opportunités. La rapidité avec laquelle elles porteront leurs fruits est une autre histoire. En ce qui concerne les titres à revenu fixe, de nombreux crédits ne se sont pas encore totalement remis de l’effondrement de l’immobilier en Chine et de ses retombées. Du côté des actions, les valorisations sont encore attrayantes et les fondamentaux des entreprises restent solides. Par exemple, nous continuons à être attirés par la thématique de la valeur des dividendes. Nous voyons également des opportunités convaincantes d’extraire de la valeur de la volatilité accrue et de la dispersion des rendements (par exemple, les stratégies de valeur relative).

Du côté des marchés privés, les valorisations ont baissé (bien qu’avec un certain retard par rapport aux marchés publics). Nous considérons qu’il s’agit d’un ajustement sain qui a permis de réduire l’effervescence du marché. Nous restons particulièrement attentifs au secteur du capital-risque.

Points essentiels à retenir

  • L’Asie occupe une place de plus en plus importante dans l’univers de l’investissement mondial. Les investisseurs devraient envisager une exposition significative, avec une fourchette de 20 et 30 %.
  • Investir en Asie est une tâche ardue. Le risque politique est réel, -, mais pas seulement, en Chine. La mise en place d’un cadre de politique d’investissement et la diversification de l’exposition entre les pays, les secteurs et les classes d’actifs sont essentielles pour constituer des portefeuilles solides.
  • Les investisseurs doivent déterminer s’ils disposent des ressources et des capacités suffisantes pour mettre en œuvre et contrôler leur portefeuille, ou s’il est judicieux de s’associer à des experts locaux qui disposent d’équipes chargées de développer une certaine conviction dans la région.

 

Photo – https://mma.prnewswire.com/media/2043053/Silverhorn_CIO_Marco_Klaus.jpg

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