Un rapport révolutionnaire avertit que l’industrie chimique doit radicalement transformer ses opérations pour éviter un réchauffement climatique de 4 degrés

8 min de lecture
  • Une étude révolutionnaire établit des voies crédibles pour que l’industrie se fasse le catalyseur d’une économie mondiale durable, double de taille et provoque la création de 29 millions de nouveaux emplois
  • L’industrie peut se réinventer en tant que solution climatique, devenir neutre en carbone d’ici le début des années 2040 et servir de puits de carbone d’ici 2050
  • Sans changement radical et urgent, l’industrie se dirige vers un réchauffement climatique de 4 degrés d’ici 2050 avec des conséquences catastrophiques pour la planète
  • La construction d’un système chimique circulaire à consommation énergétique nette zéro nécessitera des dépenses d’investissement de plus de trois billions de dollars d’ici 2050

LONDRES, 13 septembre 2022 /PRNewswire/ — L’industrie chimique mondiale représente environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Elle doit mettre fin à sa dépendance aux énergies fossiles et devenir une force positive pour la planète en adoptant un modèle opérationnel plus circulaire et à faibles émissions, selon un nouveau rapport majeur de Systemiq, une société de changement de système, et le Center for Global Commons de l’Université de Tokyo. Le rapport avertit que l’industrie se verra confrontée à un risque pour sa réputation et sa réglementation et pourrait perdre sa licence sociale d’exploitation si des mesures urgentes ne sont pas prises.

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Systemiq's ground-breaking Planet Positive Chemicals report

Le rapport de Planet Positive Chemicals (Systemiq, UTokyo) fournit un plan sans précédent pour l’avenir de l’industrie chimique, qui vaut 4,7 billions de dollars en revenus annuels(1) et fournit les produits chimiques qui sont essentiels à tous les secteurs de l’économie, de l’emballage aux biens de consommation, en passant par la construction et les engrais. Il affirme que l’industrie a actuellement des impacts multiples et néfastes sur notre planète, comme un taux élevé d’émissions de carbone et de pollution, et son action sur le climat est actuellement à la traîne par rapport à d’autres secteurs.

Le rapport identifie la nécessité d’interventions radicales tant du côté de l’offre que de la demande pour que l’industrie opère à l’intérieur des frontières planétaires. Ses conclusions sont les suivantes :

  • Les produits chimiques sont utilisés dans toutes les industries en aval. Les autres secteurs de l’économie ne peuvent atteindre la neutralité carbone sans atténuer les impacts climatiques de la chaîne de valeur des produits chimiques
  • La production chimique devrait doubler d’ici 2050 pour permettre une économie mondiale durable, avec une croissance rapide concernant l’ammoniac (d’environ 440 %), principalement utilisé comme carburant d’expédition durable, et du méthanol (330 %) pour créer du plastique sans utiliser de sources fossiles
  • La croissance prévue signifie que la neutralité carbone dépendra de la mise à l’échelle maximale de quelques technologies clés de réduction des émissions, comme le captage et le stockage du carbone (CSC), sans quoi l’industrie des produits chimiques deviendra un risque climatique majeur
  • Jusqu’à 640 millions de tonnes de capacité en CSC seront nécessaires chaque année d’ici 2050 si l’industrie ne s’éloigne pas des matières premières fossiles
  • Les approches circulaires peuvent réduire la demande totale de produits chimiques jusqu’à 31 % d’ici 2050, l’industrie réutilisant et recyclant les produits chimiques ou remplaçant certains produits chimiques par des solutions de rechange à faible émission
  • La transition de l’approvisionnement exige de délaisser les combustibles fossiles et les matières premières et d’adapter le CSC pour capter les émissions résiduelles des processus de production et des produits chimiques en fin de vie
  • Le remplacement des matières premières fossiles fera de l’industrie le plus grand consommateur mondial d’hydrogène vert (jusqu’à la moitié de toute la demande d’ici 2050), ce qui stimulera l’expansion de ce catalyseur essentiel de la transition énergétique
  • Cela crée des opportunités économiques en tant que site de production chimique primaire pour les pays en développement qui disposent de sources d’énergie renouvelables abondantes et abordables pour produire de l’hydrogène vert à faible coût
  • L’industrie pourrait devenir neutre en carbone d’ici le début des années 2040 et devenir un puits de carbone d’ici 2050, en utilisant le CO2 dans l’air et de la biomasse pour fabriquer du plastique et stocker le carbone sous terre en fin de vie
  • Cette transition peut créer 29 millions d’emplois dans la production en amont, les produits chimiques circulaires et la gestion des déchets. Mais l’industrie chimique doit se repositionner afin d’attirer des travailleurs hautement qualifiés qui sont souvent en quête d’objectifs environnementaux et sociaux
  • La modernisation de l’ancienne production et de la nouvelle infrastructure de production de produits chimiques nécessitera des dépenses en investissement de plus de trois billions de dollars

Le rapport Planet-Positive Chemicals vise à aider l’industrie et les décideurs à s’unir autour d’une vision commune de la voie à suivre et à accélérer la transition vers un modèle d’exploitation durable. Il avance dix mesures clés qui pourraient transformer le système, comme l’établissement d’une charte mondiale des principes de transition et d’une coalition de pionniers pour ensemencer les marchés avec des produits chimiques à consommation énergétique nette zéro. Les auteurs du rapport ont rendu publiques toutes leurs modélisations et analyses. Ils tiendront une conférence virtuelle le 10 octobre 2022 afin d’explorer les besoins de l’industrie, de ses clients, des décideurs et de la communauté des investisseurs pour réaliser cette transition.

Chad Holliday, ancien PDG de la société chimique mondiale DuPont et ancien président de Shell, a déclaré : « Nous avons besoin d’une action réaliste et immédiate de la part de l’industrie envers les objectifs climatiques convenus au niveau international. Nous voulons voir des entreprises ambitieuses saisir les opportunités représentées par la transition mondiale vers la neutralité carbone, et en tant qu’ancien PDG d’une entreprise de produits chimiques, je crois fermement qu’une industrie chimique positive pour la planète EST possible. C’est un moment crucial pour que l’industrie redéfinisse son avenir. »

Naoko Ishii, vice-présidente exécutive et directrice du Center for Global Commons de l’Université de Tokyo, s’est elle aussi exprimée sur le sujet : « Pour éviter l’effondrement des systèmes terrestres complexes et interdépendants dont dépend l’humanité, y compris notre prospérité économique, nous devons transformer nos systèmes sociaux et économiques et nos modes de vie. L’industrie chimique a un rôle énorme à jouer, avec ses produits utilisés dans de nombreux secteurs et omniprésents dans la vie moderne. L’occasion est limpide : ramener le système à l’intérieur des limites planétaires, en incluant l’émission nette zéro de GES, et contribuer aux Global Commons. Nous espérons que ce rapport ouvrira le débat sur la façon dont l’industrie chimique peut se transformer afin de saisir cette occasion. »

Le chef d’entreprise et militant Paul Polman, qui a été PDG d’Unilever et a contribué à la conception des ODD, a expliqué que « Le leadership transformationnel est essentiel à la réalisation de nos objectifs de durabilité mondiale. Nous avons un besoin urgent de dirigeants d’entreprise courageux qui profitent de la résolution des problèmes mondiaux plutôt que de les créer, et ce rapport est un appel à l’industrie chimique en ce but. Il définit des voies concrètes pour que le secteur devienne le catalyseur d’une économie durable, d’une solution climatique et d’un système positif pour la planète, mais afin d’accéder à la croissance et à la valeur associées à cette voie future, l’industrie doit se dissocier de la dépendance du passé aux combustibles fossiles. Cela marque le début d’une conversation urgente et critique pour l’industrie et sa chaîne de valeur. »

Guido Schmidt-Traub, directeur associé de Systemiq, a déclaré : « L’industrie chimique sous-tend toute économie moderne, mais elle doit changer profondément dans toute sa chaîne de valeur pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Fait important, ces changements sont éminemment réalisables grâce aux technologies éprouvées décrites dans le présent rapport. Les recommandations à l’intention des décideurs, de l’industrie et des investisseurs sont pratiques et réalisables. Systemiq et ses partenaires sont prêts à appuyer les discussions sur la façon dont l’industrie chimique peut devenir le moteur d’une économie à consommation énergétique nette zéro positive pour la nature. »

NOTES À L’INTENTION DES ÉDITEURS

1. https://www.statista.com/statistics/302081/revenue-of-global-chemical-industry/

Le rapport complet est disponible à l’adresse suivante https://www.systemiq.earth/planet-positive-chemicals/ ou sur hps://cgc.ifi.u-tokyo.ac.jp/en/research-en/chemistry-industry-en/

Vous pouvez vous inscrire à l’événement de discussion Planet Positive Chemicals sur https://www.eventbrite.co.uk/e/systemiq-center-for-global-commons-planet-positive-chemicals-discussion-tickets-412873484707

Photo – https://mma.prnewswire.com/media/1895566/Report_cover.jpg