Selon une nouvelle modélisation, la France serait bien placée pour renforcer sa souveraineté énergétique et mener l’Europe vers la transition neutre en carbone

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Alors que la France est appelée à développer des projets d’énergie propre pour faire face à une augmentation d’environ 270 % de la demande d’électricité d’ici 2050, la stratégie du président Macron visant à utiliser toutes les technologies d’énergie propre disponibles se révélera essentielle pour répondre à cette demande.

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BRUXELLES, 30 mars 2022 /PRNewswire/ — Une nouvelle modélisation inédite des systèmes énergétiques réalisée par Carbon-Free Europe, révèle que la France est bien placée pour mener la transition de l’Europe vers la consommation énergétique nulle et pour jouer un rôle crucial d’interconnexion pour le continent. Cette conclusion s’inscrit dans le cadre de la modélisation complète de l’Union européenne et des systèmes énergétiques de ses États membres en vue de parvenir à l’objectif de zéro émission nette.

Selon la modélisation, la France devra presque tripler sa capacité électrique dans les trente prochaines années. Le mix énergétique le plus réaliste et le plus rentable pour atteindre l’objectif zéro émission nette au cours de cette période impliquerait que l’électricité produite par la France provienne pour environ un tiers du nucléaire, pour un tiers de l’éolien terrestre et pour le reste d’autres énergies renouvelables (16 % de solaire, 11 % d’éolien offshore, 3 % d’hydraulique).

Le président français Emmanuel Macron a déjà commencé à faire avancer le pays dans cette direction en s’engageant à construire 25 GW de nouvelles centrales nucléaires. La France serait en outre moins vulnérable que la majeure partie de l’Europe à la volatilité des prix des combustibles fossiles et jouirait d’une plus grande souveraineté énergétique. En effet, quel que soit le scénario sans carbone, la France reste un grand exportateur d’électricité et joue un rôle majeur dans l’interconnexion de la péninsule ibérique et du Royaume-Uni vers le reste de l’Europe.

Autres principales constatations

  • Production d’électricité : La capacité d’interconnexion électrique avec les pays voisins fera plus que doubler, passant de 24 GW à environ 63 GW d’ici 2050, tant pour permettre l’exportation de l’excédent d’électricité de la France, que pour transférer l’énergie solaire espagnole vers le reste de l’Europe pendant la journée.
  • La modélisation indique que pour répondre à la demande, le parc nucléaire français devra probablement être porté à au moins 77 GW d’ici 2050. Sur les 57 réacteurs français actuellement en exploitation ou en construction, seuls 11 sont destinés à fonctionner jusqu’en 2050. Notre analyse suppose que les prolongations de licence et les rénovations permettront à la plupart des centrales nucléaires de continuer à fonctionner au-delà de 2050. Toutefois, sans cela, seuls 17 GW de l’énergie nucléaire actuelle pourraient être exploités dans trente ans, obligeant la France à construire au moins 60 GW de nouvelle capacité nucléaire, ce qui correspond à 38 des réacteurs à eau pressurisée européens (REP) en cours de construction.
  • Une dépendance à 100 % vis-à-vis des énergies renouvelables serait non seulement un gaspillage du vaste parc nucléaire français existant, mais nécessiterait également 468 GW supplémentaires de nouvelles capacités électriques, aggravant ainsi le problème déjà difficile de l’adaptation des chaînes d’approvisionnement et du choix des emplacements des projets d’énergies renouvelables au rythme de la construction des infrastructures requises.
  • Électrification : Le projet de la France d’accélérer l’électrification des bâtiments et des transports est indispensable pour atteindre la neutralité carbone, mais l’électrification directe, combinée au besoin d’électricité pour la production d’hydrogène, augmentera d’environ 270 % la demande d’électricité du pays en 2050 par rapport à aujourd’hui.
  • Pour une augmentation d’environ 270 % de la demande d’électricité, la France devrait construire plus de 400 GW de capacité supplémentaire. Cette situation donnerait lieu à une construction d’infrastructures inédites dans le domaine de l’électricité, obligeant ainsi la France à ajouter 1 GW de puissance, soit l’équivalent d’une de ses grandes centrales nucléaires actuelles, chaque mois jusqu’en 2050.

Josh Freed, cofondateur de l’initiative Carbon-Free Europe, a déclaré : « La France figure parmi les pays les plus souverains en matière d’énergie en Europe et se place en tête du continent sur le plan des exportations d’énergie. En dépit de ces réalisations considérables, on sous-estime l’ampleur des efforts nécessaires pour atteindre la neutralité carbone, et la France a un rôle très important à jouer dans la décarbonation de son propre pays et du reste de l’Europe. Les plans du président Macron sont ambitieux et devront être intensifiés pour atteindre l’objectif « zéro émission nette » d’ici à 2050 et offrir une capacité suffisante au public et à l’industrie.

« La France doit investir dès maintenant dans toutes les technologies sans carbone, et notamment en ce qui concerne le nucléaire et l’éolien terrestre. »

« De tels investissements renforceraient non seulement la France, mais soutiendraient les efforts de l’UE pour atteindre l’indépendance vis-à-vis du gaz russe et rester sur la voie de l’objectif zéro émission nette. »

Les données sont disponibles ici.

À propos de Carbon-Free Europe

Carbon-Free Europe cherche à mobiliser le soutien de toute l’Europe en faveur d’un programme ambitieux de décarbonation et stimule les efforts d’innovation et de modernisation des systèmes énergétiques européens. En associant la recherche de pointe et la sensibilisation, l’organisation souhaite encourager les gouvernements nationaux à déployer toutes les technologies d’énergie propre qui permettront au monde d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050 au plus tard.

La modélisation illustre de quelle manière l’Europe peut décarboner l’ensemble de son économie, sans se limiter au secteur de l’électricité, en montrant comment les différents secteurs interagissent lorsqu’ils travaillent ensemble pour réduire les émissions.

Pour plus d’informations sur Carbon-Free Europe, consultez leur site web : http://www.carbonfreeeurope.org/.