Les moteurs de l’adoption de crypto-monnaies, telles que le bitcoin (CRYPTO:BTC), le dogecoin (CRYPTO:DOGE) et l’éthereum (CRYPTO:ETH) en Inde et au Vietnam, deux pays parmi les plus désireux de devises digitales, sont nettement différents, selon un rapport de Chainanalysis.
Ce qui s’est passé
L’Inde et le Vietnam s’inscrivent dans le marché de l’Asie centrale et méridionale et de l’Océanie (CSAO), qui est le quatrième plus grand marché étudié par Chainanalysis.
S’appuyant sur les données fournies entre juillet 2020 et juin 2021, le CSAO représente 14 % de la valeur globale des transactions au cours de la période analysée, soit 572,5 milliards de dollars.
En Inde, 59 % de l’activité s’est déroulée sur des plateformes DeFi, contre 47 % au Vietnam, révèle l’étude.
L’ETH et le wETH en représentent une part sensiblement plus importante dans le premier pays qu’au deuxième.
« Cela n’est pas surprenant, car l’éthereum et le wETH sont plus couramment utilisés pour des transactions DeFi », a remarqué Chainanalysis.
Le marché indien de la crypto-monnaie se caractérise également par la présence de grands investisseurs institutionnels avec plus de 10 millions de dollars de transferts, qui représentent 42 % des transactions envoyées depuis des adresses locales.
En revanche, les grands investisseurs institutionnels vietnamiens n’atteint que 29 % des transactions envoyées.
La stigmatisation généralement associe aux crypto-monnaies a diminué en Inde, selon le rapport.
« Dans le passé, il y avait une sorte stigmatisation. En 2014, si vous étiez à un événement VC et que vous disiez que vous investissez dans les cryptos, quelqu’un vous aurait approché plus tard dans la soirée pour vous demander si vous pouviez leur acheter de la drogue en ligne », a affirmé Joel John, cadre de la société d’investissement indienne en crypto-monnaies LedgerPrime, selon Chainanalysis. « Maintenant, il est cool d’investir dans les cryptos ».
Pourquoi cela est important
Le marché indien de la crypto-monnaie est plus grand et plus mûr qu’au Vietnam, souligne le rapport.
Concernant les dernières évolutions du crypto-marché vietnamien axé sur la vente au détail, Binh Nguyen, coordinateur du RMIT Fintech-Crypto Hub et responsable du programme de financement chez le Royal Melbourne Institute of Technology-Vietnam (RMIT), a déclaré : « La plupart des formes de jeu sont illégales, bien qu’assez populaire, au Vietnam. Je pense que celle-ci est l’une des raisons pour lesquelles les gens ici sont prêtes à investir dans des actifs à forte volatilité comme les crypto-monnaies.
« Une faible littératie financière est un facteur de prise de risque excessive et peut créer des récompenses financières chanceuses pour les crypto-investisseurs lors d’un marché haussier. De nombreux investisseurs avertis peuvent attendre cinq à dix ans et passer à côté de ces gros gains ».
D’autre part, le back-office et les sous-traitants indiens influencent également les marchés des crypto-monnaies ».
Beaucoup de développeurs indiens, d’analystes de fonds et d’indépendants travaillant pour des employeurs étrangers ont commencé à demander une rémunération en crypto-monnaie. C’est une manière d’adoption très ascendante », a affirmé Krishna Sriram, directeur général de Quantstamp, selon le rapport.
Les deux pays sont confrontés à des défis lorsqu’il s’agit de trouver des investisseurs sur les marchés financiers traditionnels.
« Les jeunes ici n’ont pas beaucoup d’options d’investissement. Le marché financier des ETF, des options ou des contrats à terme n’est pas bien développé, sans compter que le taux de pénétration du courtage boursier est inférieur à 5 % au Vietnam », a expliqué Nguyen.
« Investir dans des actions en Inde est un processus long et pénible qui vous oblige à signer de nombreux documents. Cela prend environ trois à quatre jours. En revanche, pour investir dans les cryptos il ne faut que moins d’une heure », a conclu John, estimant que, en Inde, il y a 4 fois plus d’investisseurs en crypto-monnaie qu’en actions.